Une finale, ce n’est pas rien. Cela se fait même rare chez le club de Pampelune, sans trophée majeure dans son armoire, et qui n’était pas arrivé à ce stade de la Copa del Rey depuis 18 ans. L’enjeu, le public et l’inédit étaient tous invités au stade la Cartuja de Séville. Le cocktail était prêt pour passer une bonne soirée, en compagnie d’Abdessamad Ezzalzouli et des 19.391 supporters navarrais.
Le Real Madrid, lui, a pris part à son étiquette de grand favori et a ouvert le score dès la première minute par le biais de Rodrygo. Impuissant, le Lion de l’Atlas ne rentre dans le match qu’à la 10e minute, où un premier ballon arrive sur le flanc gauche, après avoir longtemps circulé à droite.
Il arme sa première frappe, contrée par Fédérico Valverde. L’opportunité se présente de nouveau, à la 25e minute. Lancé en profondeur par Ruben Pena, Abde prend le meilleur sur Eder Militao, laissé au sol, et file vers les buts de Thibaut Courtois. Habile de ses pieds, le Marocain pique son ballon qui se dirige vers le petit filet opposé.
Seulement, Dani Carvajal était là pour dégager le ballon sur sa ligne. De la liberté, le Marocain n’en a pas beaucoup eu, souvent pris à deux dans les situations dangereuses. Entre une ou deux accélérations, un contrôle de la poitrine et des feintes déboussolantes qui ne mènent à rien, Abde rentre à la mi-temps, plus ou moins frustré et mené 1-0.
Un match dans le match
Il faut dire qu’en matière d’ailier, le Marocain a eu de sacré concurrent dans cette finale de Coupe du Roi. En face, Vinícius Jr et Rodrygo, un jeu similaire, dans leur technique comme dans leur vision de jeu. Seulement, les deux Brésiliens, champions d’Europe en titre, sont plus expérimentés, et cela s’est ressenti. Ils se sont trouvés dès les premières secondes de la rencontre pour ouvrir le score, histoire de prendre de l’avance.
Davantage sollicité, généreux dans l’effort et trouvé par ses coéquipiers en seconde période, Abde tente de répondre à ces deux mastodontes. Il délivre une passe presque décisive, car touchée par Carvajal, qui finit dans les pieds de Lucas Torro. Aussi clinique qu’opportuniste, le milieu de terrain permet à Osasuna de recoller au score, d’une frappe limpide à la 58e minute.
À l’expérience, le Real Madrid réagit, encore grâce à ses deux brésiliens. Mieux préparés à ces finales et plus tranchants, ils ont mis le marocain dans l’ombre, indirectement. Les statistiques le démontrent. Vinícius a touché pas moins 77 ballons, soit le double de Ez Abde (38). Il s’est d’ailleurs occupé de percer la défense rojillos pour le deuxième but de Rodrygo à la 70e.
Abdessamad Ezzalzouli est remplacé cinq minutes plus tard par Kike Barja. C’est comme si Jagoba Arrasate avait compris que son poulain avait perdu la bataille mentale et ne pouvait plus rien apporter. La finale se solde par une défaite 2-1, et par les supposés regrets du Marocain. Avant d’oublier cette soirée, le Lion de l’Atlas, du haut de ses 21 ans et de ses 5 buts cette saison, devra tirer les enseignements de cette déconvenue en finale.