Cette rencontre était digne d’un thriller. La Fiorentina de Sofyan Amrabat croisait le fer avec l’Inter Milan, ce mercredi 24 mai, dans un Stade Olimpico de Rome déchaîné. Pour le Marocain, c’était un premier défi. Une première finale, à ne pas négliger, face à un adversaire de haut standing. Ce choc avait un goût de luxe, celui qui opposait deux styles attrayants, mais surtout deux finalistes européens. La volonté ne manquait pas pour La Viola, finaliste de l'Europa Conference League, de se payer l’Inter, finaliste de la prestigieuse Ligue des champions.
L’armoire à trophée de la Fiorentina avait besoin d’un petit vent de fraîcheur, et y déposer une première Coupe d’Italie depuis 2001 n’aurait pas dérangé Sofyan Amrabat et ses coéquipiers. Seulement, les Nerazzurris étaient en mission afin d’éteindre les espoirs du Petit Poucet, avant d’affronter le mastodonte qu’est Manchester City, dans trois semaines, en finale de C1.
Sofyan Amrabat sans complexe
Tout commence de la meilleure des manières pour le Lion de l’Atlas. À peine un ballon touché pour son compte que la Fio ouvre le score, par le biais de Nicolás Gonzales (3e). «Le gladiateur» -dans un rôle différent qu’avec la sélection marocaine- est positionné en pointe basse. Il est la rampe de lancement de chaque offensive de Florence. D’ailleurs, son club est sans complexe. Pendant une vingtaine de minutes, la Fiorentina fait déjouer l’Inter et se retrouve souvent dans ses trente derniers mètres.
Au second plan, Sofyan Amrabat assiste du rond central à la masterclass de ses coéquipiers. Ils jouent décomplexés, un peu trop même. Et quand le Marocain se permet une largesse, il peut être heureux de voir Edin Džeko échouer son face à face avec Terracciano, le gardien de but de Florence (23e). Son adversaire se réveille, mais lui est serein. Il impose sa qualité première, son physique sur chaque duel, à l’image de son contact musclé avec Denzel Dumfries (26e).
La Fiorentina bascule
La tendance s’inverse, quid d’un jeu ambitieux, mais qui laisse des espaces aux Intéristes, qui s’empressent de les exploiter. Une première fois à l’approche de la demi-heure de jeu. Hors de portée, Sofyan Amrabat regarde Marcelo Brozović casser la ligne défensive de la Viola, permettant à Lautaro Martínez d’égaliser, et de s’offrir sa 100e réalisation sous le maillot de l’Inter.
Contrairement à ses coéquipiers, le Marocain va presser Nicolò Barella, excentré et en possession du ballon à l’entrée de la surface quelques minutes plus tard. Mais le Lion de l’Atlas est en retard. Impuissant, il assiste au centre de l’Italien, qui trouve l’inévitable «El Toro» Martínez. Le cauchemar continue. L’Argentin s’offre un doublé (37e).
La Fiorentina est menée deux buts à un à la mi-temps. Une réaction ne se fait pas attendre au retour des vestiaires. Sofyan Amrabat continue de montrer un beau visage. Le milieu de terrain s’est même permis de se replonger dans son mondial 2022 un temps, reproduisant le même sprint et le même tacle que sur Kylian Mbappé face à la France (lors de la demi-finale du Mondial 2022, ndlr). Cette fois-ci, la victime était Denzel Dumfries, décidément.
Un coaching perdant
La copie est propre pour le Marocain, qui met les bouchées doubles afin que son équipe revienne au score. L’incompréhension est forcément au rendez-vous quand Vincenzo Italiano, le tacticien de la Fiorentina, fait sortir son milieu de terrain à vingt minutes du terme (remplacé par Luka Jovic). Du banc, Sofyan Amrabat aura quelques faux espoirs. Arthur Cabral pousse le ballon dans les filets, mais l’action est jugée illicite par l’arbitre de touche, après une faute du Brésilien (78e).
Les joueurs de la Fio se lèveront bien de leur banc à plusieurs reprises dans les dernières minutes de la rencontre. Au moment où Luka Jovic, remplacant de Sofyan Amrabat, fait le plus dur dans la surface par exemple. Sa frappe est repoussée par Samir Handanovic (79e). Ou lorsque ce même joueur bat son vis-à-vis dans un duel aérien, mais que sa tête frôle le montant droit (82e). La balle est même sauvée par Matteo Darmian sur sa ligne, à trois minutes de la fin du temps réglementaire.
Le stress fait place à la déception, car la Viola n’y arrive pas. Florence perd la finale deux buts à un face à un pragmatique Inter. Mais Sofyan Amrabat devra vite se remettre de cette désillusion, car une finale en cache une autre, dans deux semaines plus précisément. Face à West Ham, à Prague, il n’y aura pas de seconde chance. L’objectif sera d’éviter la saison blanche et de remporter la deuxième édition de l’Europa Conference League.