Le divorce est total entre Abdelhamid Sabiri et la Sampdoria

Du conte de fées au film d’horreur, le contraste entre la première et la seconde saison d’Abdelhamid Sabiri à la Sampdoria est saisissant. Suite à un premier passage en prêt à Gênes, La Samp a sorti un million d’euros de sa poche l'été dernier pour s’offrir les services du milieu de terrain.

Tout portait à croire que le joueur de 26 ans allait s’épanouir, tant il est devenu un élément important de son nouveau club lors du début de saison (8 titularisations en autant de journées de Serie A, ndlr). Seulement, les résultats dans l’élite, eux, manquent à l’appel.

Une lutte pour le maintien, sans Sabiri

Après huit journées de championnat, la Sampdoria, dernière au classement avec deux unités, n’a toujours pas remporté le moindre succès. Pour Gênes, chaque match compte. La mauvaise dynamique le démontre. Malgré un changement d'entraîneur (Dejan Stankovic a remplacé Marco Giampaolo le 6 octobre, ndlr) et l'obtention de sa première victoire fin octobre, La Samp rate le coche juste avant la trêve internationale avec quatre défaites en autant de matchs. Une période où le Marocain, blessé, manque à l’appel.

Et si la Coupe du monde 2022, où les Lions de l’Atlas de Abdelhamid Sabiri se hissent jusqu’en demi-finale, a pu être une sorte d'échappatoire, la donne n’a pas changé lors du retour en club du milieu de terrain. Entre un manque de condition post Coupe du monde qui lui fait manquer deux matchs et une nouvelle blessure contractée aux ischios fin janvier, le Marocain manque quatre rencontres supplémentaires. Au total, La Samp doit se passer de lui lors de 10 journées de Serie A.

Un destin scellé des deux côtés

Convoité après ses performances avec le Mountakhab lors du Mondial, Abdelhamid Sabiri s’engage avec la Fiorentina, qui verse 4 millions d’euros à la Sampdoria de Gênes lors du mercato hivernal. La Viola le cède cependant en prêt à son ancien club jusqu’à la fin de la saison.

« Il m’a l’air de jouer comme un enfant : il voit le ballon à droite, il va à droite, il voit le ballon à gauche, il va à gauche. Il faut que ce soit plus ordonné » expliquait Dejan Stankovic en conférence de presse après le match face à Lecce, le 16 avril dernier.

Les performances du Marocain, la tête ailleurs, sont pointées du doigt par Dejan Stankovic. Le tacticien de La Samp s’est trouvé intraitable avec Abdelhamid Sabiri, lui reprochant, en conférence de presse, de «jouer comme un enfant» après son entrée en seconde mi-temps face à Lecce, le 16 avril. Ce dernier surenchérissait en justifiant ses choix de ne pas l'avoir titularisé : «Les données disent la même chose : tant qu’il ne s’améliore pas, je ne peux pas l’aligner.»

De la frustration, forcément, il y en avait du côté du tacticien serbe, qui n’avait pas réussi une seule fois à éloigner son club de la zone rouge. La Samp est finalement reléguée en Serie B après une 22e défaite lors de la 34e journée de Serie A, le 8 mai, face à Udinese (2-0).

Menacé de mort par ses propres Ultras

Les premiers signes de la rupture entre les supporters de La Samp et le Lion de l’Atlas sont également apparus à la suite d'une décision de l’entraîneur genovesi, le 5 mars. Remplacé à la 35e minute face à la Salernitana (0-0), Abdelhamid Sabiri est hué lors de sa sortie par des supporters blucerchiati, apparemment, mécontents de l’attitude du Marocain sur la pelouse.

La rancœur des membres du Tito Cucchiaroni - le principal groupe d’Ultras du club - envers leur joueur s’est transformée en colère après la lourde défaite cinq buts à zéro, justement, face à la Fiorentina, le 30 avril. Le milieu de terrain a offert son maillot à un jeune garçon d'origine marocaine fan de la Viola. Un geste maladroit qui lui vaut, depuis, des menaces de mort de la part des supporters de son club.

Ainsi, il s’est exilé en Allemagne, où il est allé rejoindre sa famille selon Calcio Mercato. Abdelhamid Sabiri n’est plus en sécurité sous la tunique de la Sampdoria, en témoigne les dernières rencontres, où le joueur n’est même plus convoqué dans le groupe. Afin de se détendre, le joueur en a profité pour se rendre à La Mecque. La fin de l’histoire est proche, à trois journées de la clôture de la Serie A. Au vu des circonstances, la probabilité de le revoir jouer avec la Sampdoria s'affaiblit de jour en jour.