Il n'a pas hésité à choisir le Maroc, pourtant, c’est en France où Ismael Kandouss passe une grande partie de sa jeunesse. Natif de Lille, le joueur originaire de Taza fait ses débuts avec le ballon rond à Villeneuve d'Ascq Métropole. Il intègre l’USL Dunkerque en 2014. À 17 ans et en quête d’un contrat professionnel, le fan inconditionnel de Raphaël Varane part cependant en direction de l'Angleterre, sans succès afin de dégoter un contrat. Une tentative non-concluante.
De retour bredouille en France, il tâte finalement le ballon en Régional 2, où le club d’Arras se réjouit de l’avoir en prêt. Surveillant dans une piscine municipale ou encore animateur de stages pour enfants, le défenseur marocain, mis en difficulté par la dure réalité de la vie, a été forcé d'enchaîner les petits bouleaux, n'ayant pas encore signé de contrat.
Ismael Kandouss est même passé par la case prison, pas en tant qu’incarcéré, mais comme organisateur d'événement sportif. Il permettait aux prisonniers d’exercer sa passion. Chose qu’il a finalement pu faire lui aussi dès le 1er juillet 2016, après avoir persévéré, en s’engageant librement avec l’USL Dunkerque.
Un premier temps dans les catégories inférieures, le Marocain perce l’écran et passe des U19 à l’équipe espoir, puis première. Après une saison dans la rotation avec l’effectif professionnel, évoluant alors en National 1 (troisième échelon français, ndlr) et onze titularisations, il file en Belgique, à l’Union Saint-Gilloise.
De la deuxième division belge à l’Europa League
Quitter l’Hexagone afin de se rendre en deuxième division belge était un défi à relever. Ismael Kandouss a passé le pas. Deux saisons lui ont suffi à l’Union Saint-Gilloise afin de gagner sa place dans le onze unioniste et d’être promu en Jupiler Pro League.
Tout comme le projet de son club, le défenseur était ambitieux. Petit à petit, Saint-Gilles s’est fait une place surprise dans le haut de tableau belge, allant chercher la première place de la saison régulière pour son retour dans l’élite. Seulement, les phases finales ont eu raison du Petit Poucet, et Saint-Gilles, deuxième, perd le titre face au Club Bruges.
Après avoir passé des barrages, l’USG est reversé en Europa League. Ismael Kandouss et les siens brilleront encore, jusqu’à se hisser en quart de finale de la compétition (éliminés par Leverkusen, 1-1 puis 4-1, ndlr). En championnat, la Royale fait toujours partie du gratin. Deuxièmes cette fois, le défenseur et son équipe jouent le titre lors des play-offs de Pro League.
«Je ne peux pas m’arrêter là, j'y pense depuis petit»
«Isma-la-graille», ses coéquipiers belges lui donnent ce surnom pour son appétit. L’insatiable est débordant de motivation. Le choix du cœur portait vers la sélection marocaine, alors quand il fût appelé avec les U23 en 2019, Ismael Kandouss voyait son but se rapprocher. Aux côtés d’Achraf Hakimi et sa génération, il dispute trois rencontres seulement.
Sur les réseaux sociaux, Ismael Kandouss écrivait «Je ne peux pas m’arrêter là, j'y pense depuis petit» après avoir porté les couleurs marocaines pour la première fois. Le rêve était proche mais l’attente fût longue. Depuis, aucune sélection avec l’équipe première, mais ce soliloque est resté gravé dans la mémoire du Marocain, qui a durement travaillé. Le voilà enfin récompensé.
