Lynchage, mise à l’écart, fausse accusation… l’étrange journée de Zakaria Aboukhlal

Zakaria Aboukhlal, international marocain de Toulouse FC.

Zakaria Aboukhlal, international marocain de Toulouse FC.. DR

Zakaria Aboukhlal a probablement vécu ses pires 24 heures depuis qu’il a rejoint la Ligue 1. Le Marocain est ciblé par une campagne de dénigrement après son refus de prendre part à la journée de lutte contre l'homophobie souhaitée par la LFP. Les détails.

Le 16/05/2023 à 09h03

En France, les semaines se suivent et ne se ressemblent pas pour Zakaria Aboukhlal. Après l’euphorie d’un premier titre avec le Toulouse FC, vainqueur de la Coupe de France, le 29 avril dernier, l’attaquant marocain se retrouve au cœur d’une violente campagne de dénigrement de la part de certains médias de la place. La raison serait son refus de participer à la journée de lutte contre l'homophobie souhaitée par la LFP (Ligue de Football Professionnel). En effet, les joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 françaises étaient invités ce week-end à porter un maillot floqué des couleurs de l'arc-en-ciel, qui ornaient aussi les brassards des capitaines.

L’international marocain a pourtant publié un communiqué pour expliquer sa décision sur ses réseaux sociaux à l'issue du match contre le FC Nantes.

«Je tiens à souligner que j'ai la plus grande estime pour chaque individu, quels que soient ses préférences personnelles, son sexe, sa religion ou ses origines. C'est un principe que l'on ne soulignera jamais assez. Le respect est une valeur que j'estime beaucoup. Il s'étend aux autres, mais il englobe aussi le respect de mes propres croyances. C'est pourquoi je ne pense pas être la personne la plus apte à participer à cette campagne. J'espère sincèrement que ma décision sera respectée, tout comme nous souhaitons tous être traités avec respect», a écrit le Lion de l’Atlas.

Malgré cette mise au point, Aboukhlal, au même titre que d’autres joueurs qui ont refusé de s’associer à cette campagne, s’est retrouvé malgré lui victime d’un terrible lynchage de toutes parts. Médias, Fédération française de football (FFF) et même certains membres du gouvernement ont ouvertement critiqué lesdits joueurs. 

Et pour enfoncer le clou un peu plus, RMC sort une soi-disant altercation entre l'attaquant marocain et Laurence Arribagé, adjointe au maire en charge des Sports lors des festivités au Capitole au lendemain de la victoire en Coupe de France du Toulouse Football Club (5-1 contre Nantes). 

«Lors de cette cérémonie dans la salle des Illustres, plusieurs personnalités ont pris la parole comme le maire de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, ou encore Philippe Montanier, l'entraîneur toulousain. Lors du discours de ce dernier, du bruit raisonne du côté des joueurs. Laurence Arribagé, adjointe en charge des Sports à la mairie de Toulouse, se tourne vers les joueurs pour demander le silence. En retour de cette demande, Zakaria Aboukhlal va lâcher cette phrase: "Chez moi, les femmes ne parlent pas comme ça aux hommes"», affirme le média français, avant de préciser, quelques lignes plus tard, que la principale intéressée, contactée par leurs soins, nie la scène.

Le club du Marocain n’a pas tardé à réagir et a décidé d’écarter Aboukhlal du groupe. «Face aux graves allégations publiées par RMC Sport à l’encontre du joueur du Toulouse Football Club, Zakaria Aboukhlal, le Club annonce que son joueur s’entraînera à l’écart du groupe professionnel jusqu'à nouvel ordre, en attendant les résultats d’une enquête interne. Le Club ne fera pas d’autre commentaire jusqu’à la conclusion de cette dernière», a écrit le TFC dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.


Par Mohamed Yassir
Le 16/05/2023 à 09h03