Abdelatif Benazzi a échoué de peu à prendre la tête du rugby mondial

Abdelatif Benazzi.

Abdelatif Benazzi, ancien joueur franco-marocain, a échoué à deux voix près à prendre la présidence de la fédération internationale World Rugby jeudi, étant devancé par l’Australien Brett Robinson qui a fait campagne sur l’accélération du jeu et la hausse des recettes commerciales.

Le 14/11/2024 à 15h02

Le pari de Abdelatif Benazzi, qui s’était lancé dans la campagne seulement en septembre, n’a pas réussi de peu. Il a obtenu 25 voix lors du deuxième, contre 27 pour Brett Robinson.

L’Australien était le favori depuis le retrait de l’Ecossais John Jeffrey, qui était vu comme le dauphin du désormais ancien président Bill Beaumont mais qui n’avait pas obtenu le soutien nécessaire de sa fédération.

Lors de la première tournée, Brett Robinson avait recueilli 22 voix, contre 21 pour Benazzi et 9 pour l’Italien Andrea Rinaldo.

Benazzi et Robinson s’accordaient pour dresser un portrait inquiétant de la santé du rugby, qui peine à devenir réellement un sport mondial et dont les fondations dans les pays historiques sont fragiles. Plusieurs fédérations souffrent de déficits importants et certains clubs phares en Australie ou en Angleterre ont fait faillite depuis le Covid-19.

Mais les deux hommes, qui tous les deux ont évolué en troisième ligne et se sont déjà affrontés sur le terrain, proposaient des mesures différentes pour y répondre.

Brett Robinson, 54 ans, avait axé sa campagne sur comment rendre le jeu plus spectaculaire et rapide, notamment pour les diffuseurs.

«Objectifs commerciaux»

Il a également assuré dans le communiqué de World Rugby qu’il voulait impulser «une culture adéquate pour atteindre des objectifs commerciaux».

L’Australien est un fervent soutien de plusieurs réformes expérimentées actuellement, comme la réduction du temps pour tirer les transformations ou pour préparer les mêlées et les touches.

Il défend également le carton rouge de 20 minutes, qui permet à une équipe dont un joueur est expulsé de le remplacer après ce délai pour ne plus être en infériorité numérique. Le vote sur l’expérimentation au niveau mondial de cette mesure a été repoussé dans l’attente d’un «retour plus approfondi» sur les conséquences de son adoption, a décidé jeudi le Conseil de World Rugby.

La France s’était positionnée en première ligne de l’opposition à ce changement, au nom de la sécurité des joueurs.

Benazzi, l’un des vice-présidents de la Fédération française du rugby chargé de l’international, avait promis d’œuvrer pour ouvrir le rugby à d’autres pays, au-delà des nations historiques encore hégémoniques sur le terrain mais aussi dans les instances .

«Pour séduire des investisseurs, il faut démontrer de la clarté dans la gouvernance, une transparence et surtout une ouverture vers le monde (...) investir dans les régions ou quelques pays quitte à en recevoir les dividendes dans quelques années», avait- il a développé dans un entretien à l’AFP, ciblant notamment l’Afrique.

Par Le360 (avec AFP)
Le 14/11/2024 à 15h02