Depuis qu’il a annoncé en octobre qu’il rangerait les raquettes à l’issue de la phase finale de la Coupe Davis, qui commence mardi par un quart de finale entre l’Espagne et les Pays-Bas, le vainqueur de 22 tournois du Grand Chelem est au centre d’intenses spéculations.
D’abord sur son état de forme, après avoir très peu joué cette saison.
«J’ai essayé de travailler aussi dur que possible ce dernier mois et demi», a-t-il fait valoir lundi.
«Bien, quand tu ne joues pas beaucoup de matchs, c’est un peu plus difficile de garder un niveau constant», a ajouté celui qui n’a plus disputé de partie officielle depuis les Jeux olympiques de Paris cet été.
Mais «je pense que je m’améliore chaque jour», a conclu le gaucher de Manacor, dont la carrière a été émaillée d’innombrables blessures.
Au point d’être aligné mardi contre les Pays-Bas? «Vous le saurez demain (mardi, NDLR)», a esquivé lundi le capitaine espagnol David Ferrer.
Pour Nadal, la priorité est que l’Espagne soit «compétitive» pour pouvoir briguer un 7e Saladier d’argent, que convoitent également l’Italie du N.1 mondial Jannik Sinner ou les Etats-Unis de Taylor Fritz (4e), Tommy Paul (12e) et Ben Shelton (21e).
Sur les six sacres des Ibères, le Majorquin de 38 ans a participé à cinq campagnes victorieuses (2004, 2008, 2009, 2011, 2019) mais n’ayant pas joué la finale en 2008, il ne compte à son palmarès que quatre Saladiers d ‘argent.
En simple, il ne compte qu’une seule défaite en Coupe Davis, contre le Tchèque Jiri Novak en 2004, pour 29 victoires.
Avec un tel bilan, des matchs qui se joueront à guichets fermés et la présence évoquée de Roger Federer, Novak Djokovic ou Andy Murray, faire jouer Nadal ne paraît pas relever d’un favoritisme forcé.
Des portes de l’aéroport au stade d’athlétisme municipal qui fait face au site de la phase finale en passant par les stations de métro, Malaga tout entière a déjà commencé à rendre hommage au héros national, à grand renfort de «Gracias Rafa» (Merci Rafa).
«Un bel +adios+»
Directeur de la Coupe Davis, Feliciano Lopez a promis de préparer «quelque chose de très spécial» pour le roi de la terre battue, quatre fois vainqueur de Roland-Garros.
«Nous devons célébrer sa carrière et son héritage», a-t-il insisté.
Nadal a déjà reçu mardi l’hommage public de son ami et ancien rival Roger Federer.
«Tu m’as fait travailler plus dur que je ne l’aurais jamais imaginé (...) Tu m’as forcé à réinventer mon jeu (...) Quelle carrière incroyable tu as eue», l’a félicité l’ ex-N.1 mondial suisse sur les réseaux sociaux.
«Tu as rendu l’Espagne fièrement... tu as rendu fier le monde du tennis tout entier», l’a-t-il encore complimenté, deux ans après avoir été le premier joueur du Big 3 (Federer, Nadal et Djokovic ) à ranger ses raquettes.
Même s’ils ont perdu six de leurs huit confrontations contre l’Espagne, les Néerlandais espèrent néanmoins offrir à Nadal «un bel +adios+», a plaisanté leur capitaine Paul Haarhuis.
Malgré l’effervescence autour du Majorquin, «on doit se concentrer sur nous-mêmes», at-il insisté. «C’est la Coupe Davis, tout peut arriver. Si on joue bien, on a le sentiment qu’on peut battre n’importe qui», a-t-il ajouté.
En plus de Tallon Griekspoor (40e) et Botic van de Zandschulp (80e) en simple, le capitaine néerlandais peut compter sur le spécialiste du double Wesley Koolhof dernière, présent la semaine au Masters ATP de Turin et récent vainqueur du Masters 1000 de Paris avec le Croate Nikola Mektic.
En face, l’Espagne dispose également du N.3 mondial Carlos Alcaraz, de Pedro Martinez (41e) et de Roberto Bautista Agut (46e). David Ferrer a également convoqué l’ex-N.1 mondial et le double Marcel Granollers.
«Je ne veux pas placer d’attentes particulières» dans la journée de mardi, a déclaré lundi Alcaraz. «Mais c’est sûr que pour moi, pour l’équipe et pour tout le monde en Espagne, ça va être une journée émouvante».