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Iga Swiatek remporte son 3e Roland-Garros

Iga Swiatek. © Copyright : AFP
La N.1 mondiale Iga Swiatek a remporté Roland-Garros pour la troisième fois, en battant samedi en finale la Tchèque Karolina Muchova (43e) 6-2, 5-7, 6-4. La Polonaise de 22 ans, déjà lauréate à Paris en 2020 et 2022, décroche ainsi son quatrième titre du Grand Chelem avec également l'US Open 2022. Muchova jouait à 26 ans sa première finale dans un tournoi majeur.
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Avec humilité, discrétion et timidité, Iga Swiatek avance néanmoins dans l'histoire du tennis à la manière d'un rouleau compresseur mû par un caractère combatif qui la porte depuis ses premières frappes sur les courts de tennis de Varsovie.

La Polonaise démontre également une conscience politique en affichant son soutien à l'Ukraine depuis le début de la guerre: elle porte à son indévissable casquette un ruban aux couleurs du drapeau ukrainien et a organisé à l'été 2022 un événement caritatif qui a permis de lever plus d'un demi-million d'euros en faveur des enfants ukrainiens.

Tout a bien changé depuis son arrivée au plus haut niveau sur la pointe des pieds, en 2020 lorsqu'elle a remporté à la surprise générale son premier tournoi du Grand Chelem dans le quasi-anonymat d'un triste Roland-Garros automnal sous Covid.

Samedi, c'est sous le soleil et devant près de 15.000 spectateurs qu'elle a soulevé pour la troisième fois la coupe Suzanne-Lenglen, son quatrième trophée en Majeur après également l'US Open 2022, et ainsi défendu avec autorité sa place de N.1 mondiale menacée par Aryna Sabalenka.

Tout a changé, mais pas elle, qui semble toujours se demander si ce qui lui arrive est bien réel, si elle le mérite. Elle qui distribue les bagels (sets remportés 6-0) à ses adversaires à tour de bras.

Avant d'en arriver là, elle a fait son apprentissage dans la capitale polonaise, où elle est née le 31 mai 2001. "C'était une petite fille qui voulait apprendre le plus vite possible à jouer. Et quand elle a appris, ce qui comptait le plus pour elle c'était de gagner", se rappelle son premier entraîneur, Artur Szostaczko.

"C'était une combattante... Je savais que si un set allait jusqu'au tie-break, il n'y avait pas à s'inquiéter, elle n'allait pas craquer", raconte le coach à l'AFP.

Désormais, la joueuse est au sommet du tennis féminin, avec à son palmarès quatre titres du Grand Chelem (Roland-Garros 2020, 2022 et 2023, US Open 2022), quatorze titres au total sur le circuit.

Sourire et agressivité 

Artur Szostaczko garde en tête l'image de cette enfant amusante, toujours avec des couettes, toujours en mouvement, avec une coordination phénoménale et un éternel sourire aux lèvres. "Je lui ai appris à jouer de manière agressive parce que c'est l'avenir du tennis. Aujourd'hui elle le fait de manière formidable", souligne-t-il.

Son entraîneur suivant, Michal Kaznowski qui l'a suivie jusqu'à ce qu'elle ait 15 ans, s'est inspiré de la phrase devenue célèbre de Serena Williams quand elle avait 11 ans, et qui, alors qu'on lui demandait à qui elle voulait ressembler, avait répondu: "J'aimerais que les autres soient comme moi".

"Nous avons suivi cette idée... pour développer son propre style, sa propre personnalité", indique Kaznowski.

L'entraîneur et sa joueuse se sont tournés vers le tennis masculin pour trouver des modèles à suivre - Iga Swiatek est une fan absolue de Rafael Nadal -, évitant d'en chercher parmi les joueuses, de crainte qu'Iga ne se retrouve un jour face à l'une d'entre elles.

De lycéenne à championne 

En 2019 en Australie, elle a joué son premier tournoi du Grand Chelem, atteignant le 2e tour. Quelques mois après, elle n'a tenu que 45 minutes en 8es de finale face à Simona Halep pour son premier Roland-Garros.

Les planètes ont commencé à s'aligner en 2020: un huitième de finale à Melbourne, un troisième tour à l'US Open et donc ce titre aux Internationaux de France - son tout premier titre sur le circuit principal - avec des victoires prestigieuses (Osaka, Halep, Wozniacki, Vekic). De quoi la propulser dans le top 20 mondial.

Autre changement notable: Swiatek, qui était encore lycéenne assidue en 2019, a été diplômée en 2020. Un soulagement pour elle, mais aussi pour son entraîneur de l'époque, le troisième de sa carrière.

Avant, "le tennis n'était pas la partie principale de sa vie. C'était difficile. Imaginez: je devais faire des entraînements à 7 heures du matin, parce qu'elle devait aller à l'école après. Et elle, elle arrivait fatiguée, parce qu'elle avait dû étudier la nuit", relate Piotr Sierzputowski.

Une situation qui appartient désormais au passé même si, sur les courts, la Polonaise, qu'entraîne désormais Tomasz Wiktorowski, arrivé fin 2021, reste studieuse, avec notamment une psychologue qui l'aide à préparer ses matchs. "Elle m'a rendue plus intelligente. Grâce à elle, mon niveau de confiance est plus élevé", racontait-elle en 2020.

"La force mentale est particulièrement importante. Au haut niveau, tout le monde est capable de bien jouer, mais les meilleures, ce sont celles qui sont les plus fortes dans la tête", estimait celle que Sierzputowski qualifiait de "bête de compétition".

Par Le360 (avec AFP)
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