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Reda Bennani: une étoile est née

Reda Bennani, tennisman marocain. © Copyright : DR
On pensait l’âge d’or du tennis marocain archivé, jusqu’à l’éclosion du jeune Reda Bennani, top 3 des moins de 15 ans et 35ème mondial du circuit junior ITF, classement qu’il pourra améliorer jusqu’à l’âge de 18 ans.
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Les trois mousquetaires, dans le célèbre roman de Roland Dumas, étaient quatre et le plus célèbre d’entre eux était aussi le plus jeune et le plus doué, D’Artagnan. Lorsqu’il les a rejoints à Paris, il avait 18 ans. Reda Bennani, la nouvelle jeune étoile du tennis national, en a 16; il a fêté son anniversaire en février dernier et, déjà, il commence à faire parler de lui dans les milieux du tennis marocain. On avait un peu oublié le tennis au Maroc depuis que nos trois mousquetaires ont raccroché les raquettes: Younès El Aynaoui en 2008 après une belle carrière de 18 ans, 5 titres gagnés, 11 finales et 2 quarts de finale d’un tournoi du grand chelem, l’élégant gaucher Hicham Arazi en 2004, après 3 quarts de finale, dont deux à Roland Garros et une à l’Open d’Australie, et Karim Alami, dont le meilleur classement ATP était 25ème en 2000, et qui a deux titres ATP à son palmarès. Ces trois ont surtout permis à l’équipe nationale marocaine de figurer dans le groupe mondial de la Coupe Davis en 2001, 2002 et 2004. En dialecte footballistique, ce sont trois qualifications en 1/8 de finale de la Coupe du monde.

On pensait l’âge d’or du tennis marocain archivé, jusqu’à l’éclosion du jeune Reda Bennani, top 3 des moins de 15 ans et 35ème mondial du circuit junior ITF, classement qu’il pourra améliorer jusqu’à l’âge de 18 ans. C’est une excellente nouvelle pour le sport individuel au Maroc qui fait suite à la belle victoire de la Marocaine Ines Laklalech au Lacoste Ladies Open de Golf de France en septembre dernier. Cette nouvelle consacre l’effort des clubs marocains, des fédérations, mais surtout celui des parents. Ce sont eux les premiers qu’il faut féliciter pour leurs sacrifices et leurs soutiens. C’est dur de sortir des sentiers battus des parcours scolaires classiques pour accompagner l’aventure et le rêve de son enfant. Il faut les féliciter et aussi les soutenir et les encourager.

Reda n’a, pour l’instant, rien gagné, mais son talent est indéniable et un gage des victoires à venir. C’est un joueur à la technique affirmée, il est spectaculaire et agréable à voir jouer. Son style, son jeu de jambes, un de ses points forts, et ses qualités font de lui un joueur prometteur. Il manque toutefois de puissance et son service doit s’affiner. Il a besoin de travailler cet aspect de son jeu. Il est très jeune, les trois prochaines années seront décisives pour sa progression. C’est la dernière phase de sa croissance, il faudra l’exploiter à fond.

Reda a de l’ambition, selon son entourage. Il en faut s’il veut percer au plus haut niveau. Mais ce ne sera pas suffisant, un travail spécifique sur le physique est indispensable lorsqu’on prétend au titre de champion. Pour cela, tous les aspects doivent être pris en compte: musculation, force, puissance... Le mental aussi est important et il se travaille aussi.

La tendance du tennis actuel favorise les cogneurs et les joueurs puissants, c’était déjà le cas avec Raphael Nadal et ça l’est encore plus avec le jeune espagnol Alcaraz.

Un sportif de haut niveau, ce sont des investissements énormes, avec des entraîneurs, des préparateurs physiques, la logistique, et les moyens ne sont pas toujours disponibles. La fédération, le Comité olympique, les clubs font ce qu’ils peuvent, les entreprises doivent s’engager plus, cela fait partie de leur Responsabilité Sociale et Environnementale.

Un champion, c’est aussi une locomotive pour d’autres pépites. L’athlétisme au Maroc s’est développé suite aux exploits de Said Aouita et Nawal El Moutawakel. Nos premiers champions en ont entraîné d’autres et leurs médailles ont contribué à la notoriété du Maroc et à la fierté d’appartenance des Marocains.

Tous les Marocains qui sont partis en vacances à l’étranger, depuis la fin du Mondial au Qatar, racontent leurs discussions avec les chauffeurs de taxis, les serveurs dans les cafés ou avec les douaniers dans les aéroports. Tous sont admiratifs des exploits des Lions de l’Atlas. «Muy bueno», disent certains à propos de l’équipe nationale.

Ce serait bien qu’ils le disent un jour du jeune Reda. Il faudrait qu’il gagne un jour un tournoi du Grand Chelem. En attendant, il vient de participer et de passer un tour au Trophée Hassan II, Catégorie ATP 250, en battant le numéro 150 mondial. C’est une belle performance pour son âge et il a reçu une invitation pour les qualifications du Masters 1000 de Madrid. Ce n’est pas tout: il va, selon toute vraisemblance, participer aux Grands Chelems juniors de Roland Garros et Wimbledon. La compétition contribuera à sa formation et développera son expérience pour qu’un jour prochain, on puisse le dire avec force: «Une étoile est née et les mousquetaires sont enfin quatre».

Par Larbi Bargach
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