Jabeur arrivait à Paris forte d'un titre à Madrid, le plus prestigieux de sa carrière, et d'une finale à Rome, ainsi que de son meilleur classement. La Tunisienne de 27 ans se présentait aussi comme la joueuse ayant empoché le plus de victoires sur terre battue (17 pour 3 défaites) cette saison.
Programmée en ouverture de la quinzaine sur le court Philippe-Chatrier, Jabeur a d'abord connu une première manche plutôt tranquille, après un break rapide.
Mais Linette a proposé nettement plus de résistance à partir du deuxième set, et la Tunisienne, au contraire, a progressivement perdu le fil, et son calme, au cours de la rencontre. Plus le match avançait, plus elle donnait l'impression de se précipiter et de se débarrasser de la balle.
Dans la deuxième manche, Jabeur s'est pourtant procuré trois balles de break d'affilée à 4 jeux à 3, avant de céder au tie-break.
Puis dans le set décisif, menée 4 jeux à 2, elle s'est remise à flots tant bien que mal, revenant à 4 partout et tenant bon jusqu'à 6-5 en faveur de Linette, malgré le vent et une bruine qui allait et venait.
Mais, au service pour forcer la partie à se décider dans un nouveau jeu décisif, Jabeur a fini par craquer en perdant les cinq derniers points du match - dont un sur un smash resté de son côté du filet - alors qu'elle menait 40-0.
"J'ai joué tellement de matches difficiles contre Ons que je savais à quoi m'attendre. Il fallait que je sois concentrée et que je me batte sur chaque point pour la déstabiliser", a expliqué Linette, soignée à une jambe après le premier set.
"J'ai essayé de ne pas penser à ma jambe, de mieux accélérer ma raquette et de ne pas lui permettre de me faire courir autant que dans la première manche", a ajouté la Polonaise, victorieuse en un peu moins de deux heures et demie.
Jabeur ne s'était plus inclinée au premier tour en Grand Chelem depuis près de trois ans (Wimbledon 2019).
A Madrid début mai, elle est devenue la première joueuse arabe à remporter un tournoi WTA 1000, l'équivalent des Masters 1000 sur le circuit ATP, la catégorie la plus relevée après les Grand Chelem.
A Rome la semaine suivante, elle s'était également hissée jusqu'en finale, où seule la N.1 mondiale Iga Swiatek, sur une série de 28 victoires consécutives désormais, avait pu la stopper.