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Tennis: cette fois, le métronome Gilles Simon quitte la scène

Gilles Simon. © Copyright : DR
Cette fois, Gilles Simon a fini de jouer des tours à ses adversaires. Après un dernier tournoi épatant mais à bout de forces, le maître tacticien du tennis français a tiré sa révérence jeudi, à 37 ans, en huitièmes de finale du Masters 1000 de Paris.
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Le N.8 mondial Félix Auger-Aliassime, l'homme en forme du moment, vainqueur 6-1, 6-3, restera le dernier joueur à avoir battu ""Gillou".

De toutes ses forces, l'ex-N.6 mondial tombé au 188e rang a repoussé le moment fatidique, en venant successivement à bout d'Andy Murray, ex-N.1 mondial, et de Taylor Fritz, aux portes du Top 10, lors des deux premiers tours. Mais il était à bout de souffle jeudi.

Au printemps déjà, Simon avait fait ses adieux à Roland-Garros en s'y invitant au troisième tour, malgré un corps qui grinçait de plus en plus, pour sa 17e et dernière participation.

"Ce fut une aventure magique, merveilleuse et extraordinaire", avait-il écrit en mai quand il avait annoncé sa retraite prochaine.

Pendant vingt ans - il est devenu professionnel en 2002 - Simon s'est évertué à compenser par une science du jeu et un sens tactique rares des moyens limités, lui qu'on n'attendait pas aussi haut avec son physique fluet (1,83 m, 70 kg), dans l'ombre des Mousquetaires nouvelle génération.

"On m'a toujours vu moins fort que ce que j'étais", estime-t-il avec son franc-parler dans une interview à l'AFP. "Je n'étais déjà pas celui qu'on imaginait en premier, ne serait-ce que dans les cent meilleurs joueurs du monde, alors encore moins dans les cinquante, les vingt, les dix..."

Il les a tous "fait dérailler" 
"L'endroit où j'ai été vu le moins fort, c'est chez nous", poursuit-il. "Dans les autres pays du monde, ils me trouvaient plus fort qu'ici."

"En France, les gens ont été avertis que (Richard) Gasquet, (Jo-Wilfried) Tsonga, et (Gaël) Monfils allaient débouler. Simon, on ne les avait pas prévenus", ironisait-il dans L'Équipe en 2008, l'année où il a réalisé sa meilleure saison.

Sa régularité de métronome est pourtant venue à bout des plus grands, tant Roger Federer (deux fois), que Rafael Nadal et Novak Djokovic. Tous renversés au cours de cette saison 2008 conclue par une présence au Masters (où il a poussé Djokovic dans ses retranchements en demi-finale) et une place dans le Top 10 (7e).

"Il a fait dérailler tous les joueurs", a salué Gasquet en début de semaine. "Parce qu'il ne faisait aucune faute. Il était très dur à jouer: une grosse condition physique, il se servait de la puissance de l'adversaire, il courait beaucoup."

"Jeune, à 12, 13, 14 ans, il n'avait pas forcément les meilleurs atouts. Mais par la suite, ça a été un joueur très dur à manœuvrer pour tout le monde", a-t-il ajouté.

Jusqu'à s'offrir quatorze titres en 22 finales (dont deux perdues en Masters 1000, à Madrid en 2008 et Shanghai en 2014). Un peu moins que Tsonga (18 en 30) et Gasquet (15 en 32), mais plus que Monfils (11 en 33).

"Tout ce que je pouvais" 
C'est sur sa lancée de 2008 qu'il a atteint début 2009 son meilleur classement (6e), aux portes du Top 5, et le premier de ses deux quarts de finale en Grand Chelem, à l'Open d'Australie.

Rentré progressivement dans le rang ensuite, mais encore aux portes du Top 50 en 2020, Simon a de nouveau goûté à un quart de finale en Grand Chelem en 2015, à Wimbledon. Et s'est alors à nouveau invité, à 30 ans, dans le Top 10, le temps de quatre semaines.

"C'est un joueur très intelligent, très bon tactiquement", avait alors complimenté Federer, son tombeur sur le gazon londonien. De quoi redorer le blason d'un joueur souvent taxé de laborieux tout au long de sa carrière.

C'est finalement son physique déclinant qui aura poussé vers la sortie ce maître à faire "déjouer", à bientôt 38 ans.

"J'ai fait tout ce que je pouvais pendant longtemps. Mon corps a atteint ses limites", résumait-il à Roland-Garros.

"Aujourd'hui, physiquement, les mecs, ce sont des bêtes : ils sont forts, grands, rapides, endurants... Tout. Je ne suis pas fait du même bois que Félix (Auger-Aliassime) par exemple. Quand il frappe un coup droit à pleine puissance, pour moi c'est dur de contrer", racontait-il.

"Maintenant, ça devient un joli concours de circonstances quand ça se passe bien", formule Simon. Bercy lui en aura offert un dernier, rêvé.

Par Le360 (avec AFP)
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