«Je suis tellement heureuse, et je suis tellement prête et je sais juste maintenant dans mon cœur qu'en tant que personne, c'est la bonne décision», a déclaré l'Australienne, en larmes, dans un message vidéo réalisée aux côtés de son ancienne partenaire de double, Casey Dellacqua.
Au sommet du classement WTA depuis septembre 2019, Barty a remporté dans sa carrière 15 titres en simple, dont trois en Grand Chelem (Roland-Garros 2019, Wimbledon 2021, Open d'Australie 2022).
Elle était devenue en janvier la première Australienne en 44 ans à s'imposer à Melbourne, rejoignant le club fermé des joueuses sacrées en Grand Chelem sur trois surfaces différentes.
«Le succès pour moi c'est savoir que j'ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais combien de travail il faut pour donner le meilleur de soi-même», a expliqué Barty qui compte également à son palmarès douze titres en double, dont un en Grand Chelem (US Open 2018).
«Absolument épuisée»
«C'est juste que je n'ai plus ça en moi. Je n'ai plus l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour se dépasser au plus haut niveau», a-t-elle poursuivi, ajoutant être «absolument épuisée», des déclarations qui font écho aux tourments pyschologiques de la Japonaise Naomi Osaka, ancienne N.1 mondiale.
Barty, une des joueuses les plus respectées et les plus appréciées du circuit féminin, s'est d'abord fait un nom sur le circuit WTA en double, avec son étourdissant éventail de coups et son endurance physique.
Elle a commencé à jouer au tennis enfant à Brisbane, la capitale de l'Etat du Queensland, et a remporté le titre de championne junior de Wimbledon à 15 ans en 2011.
Mais les attentes liées au succès ont eu raison d'elle et, trois ans plus tard, elle a abandonné le tennis pour le cricket, en jouant dans le championnant professionnel féminin australien.
Elle est revenue au tennis après une saison d'absence, signant son premier triomphe en Grand Chelem à Roland-Garros en 2019 et devenant la première Australienne N.1 mondiale depuis Evonne Goolagong-Cawley 50 ans plus tôt.
Elle confirme en s'imposant à Wimbledon en 2021, avant son triomphe à l'Open d'Australie à Melbourne en janvier.
«Marque indélébile»
Seules avant elle Chris Evert, Martina Navratilova, Steffi Graf et Serena Williams avaient terminé trois années d'affilée au sommet.
«Pouvoir gagner Wimbledon était mon rêve, mon seul vrai rêve dans le tennis. Cela a vraiment changé ma perspective. J'ai eu cette intuition après Wimbledon et j'en ai beaucoup parlé à mon équipe» a avoué la championne.
«Il y avait juste une petite partie de moi qui n'était pas tout à fait satisfaite (...) Et puis est venu le défi de l'Open d'Australie et je pense que pour moi, c'est la manière la plus parfaite» de partir.
La WTA, l'organisme qui chapeaute le circuit féminin a salué «une incroyable ambassadrice du sport»: «Merci, @ashbarty, pour la marque indélébile que tu as laissée sur le court, en dehors du court et dans nos cœurs», a-t-elle indiqué sur Twitter.
«Tu vas me manquer, mon amie, tu es différente, spéciale et on a vécu ensemble des moments incroyables», a de son côté expliqué la Roumaine Simona Halep qui se demande si son ancienne rivale ne va pas «remporter un titre du Grand Chelem en golf», son autre passion.
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Les réactions à cette annonce ne se sont pas limitées au monde du tennis.
«Je tiens à vous remercier, Ash, d'avoir inspiré un pays, d'avoir inspiré une nation, à un moment où ce pays avait vraiment besoin d'un bon coup de fouet», a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison.
L'Australienne avait déclaré après sa victoire à l'Open d'Australie souhaiter prendre du temps pour réfléchir à sa carrière, faisant ainsi la tournée américaine à Indian Wells et Miami.
Elle s'est fiancée l'année dernière à son petit ami de longue date, Garry Kissick, toujours présent en tribunes lorsqu'elle jouait.