Le verdict vient de tomber: les journalistes marocains partis couvrir les Jeux Méditerranéens d’Oran ne fouleront pas le sol algérien. Les autorités du pays leur ont refusé l’accès au territoire prétextant une absence d’accréditations.
Une bien bonne manière de commencer un événement aussi important pour la junte au pouvoir à Alger, qui mise sur ces Jeux pour redorer l’image d’un pays en ruine.
À ce propos, j’aimerais apporter une petite précision. Contrairement à mes confrères qui ont fait le déplacement au pays de Riyad Mahrez, je n’en veux absolument pas aux autorités algériennes qui les ont retenus des heures durant dans l’aéroport Ahmed Ben Bella. Depuis des années, ils emprisonnent tout un peuple et n’hésitent pas à taper sur tout ce que les rues comptent comme mécontents. Si ça se trouve, l’accueil chaleureux réservé à la délégation marocaine par les citoyens oranais a irrité les caporaux et intensifié l’incontinence urinaire de leur chef.
Pas rancuniers pour un sou, je dis aux «chibbani» qui ont perdu leur tête, il y a belle lurette, «Allah isame7». Laisser 9 journalistes, dont un souffrant de diabète, passer une nuit blanche dans un aéroport a, peut-être, évité aux Algériens d’Oran quelques caresses du bâton pour leur communion avec les athlètes vert et rouge.
Et à bien y réfléchir, tout en compatissant avec nos confrères et les citoyens du voisin de l’Est, on se demande s’il était vraiment judicieux pour ces représentants de médias d’effectuer le voyage jusqu’à Oran? Oui, la question a le mérite d’être posée, nos 9 amis n’avaient peut-être rien à faire là-bas, compte tenu de la marocophobie dont souffrent les dirigeants de ce pays.
La haine viscérale que nourrit le régime d’Alger pour tout ce qui est marocain dans le but d’installer un écran de fumée sur ses échecs économiques, politiques et diplomatiques est un secret de polichinelle.
Cet ubuesque régime, qui a accusé le Maroc d’être derrière tout malheur –grand ou petit– qui s’abat sur l’Algérie aurait pu vous arrêter pour espionnage ou terrorisme. Oui, c’est absurde, mais pas impossible venant d’une bande de fous furieux.
Ces caporaux enragés en raison du rayonnement international du Royaume, nous ont bien accusé d’être derrières les feux de forêts en Kabylie, la hausse des prix de la pomme de terre et de la farine, les coupures d’eau, le chômage, et même de l’état catastrophique de la pelouse du stade Mustapha Tchaker, hôte des rencontres des Fennecs.
Leur objectif est clair comme de l’eau de roche: lancer une nouvelle pique contre son bouc-émissaire pour distraire le peuple algérien et éviter ainsi d’entendre dans les stades qui accueilleront les Jeux Méditerranéens les «Tebboune lemzawar jabouh l’âskar» (Tebboune l’usurpateur a été placé par les militaires), «les généraux à la poubelle», «Dawla madania machi askaria» (un Etat civil et non pas militaire) et autres «Istiqlal, Istiqlal… » (Indépendance, indépendance…), ces slogans-phares du Hirak, déclenché spontanément, mais massivement, en février 2019 pour exiger la fin du régime militaro-politique qui dirige le pays depuis 1962.
Maintenant sérieusement chers confrères et consœurs, pensiez-vous que la junte allait vous laisser entrer à Oran et rendre compte de choses vues et entendues? Voyons, Tebboune vient de se payer un hélicoptère «présidentiel», sans doute dans l’espoir que le bruit de l’hélice supplée à l’autorité par la terreur qu’il n’arrive pas à asseoir? Président illégitime, désigné et imposé par les généraux, il doit se prendre pour un président américain en s’installant dans une boite de conserve, ornée d’un ventilateur.
Chers confrères et consœurs qui connaissez mal le pays dirigé par un régime militaire, il n’y a rien à voir en Algérie. Et même en cherchant l’hôtel le mieux coté dans la ville sur booking.com, les commentaires apparentent la moindre nuitée dans un hôtel «quatre ou cinq étoiles» algérien à un supplice.
Chers confrères et consœurs, vous ne pouvez pas exercer le métier de journaliste dans un pays, spécialisé dans le camouflage du réel. Ici, chez nous, tout n’est pas rose, mais au moins on peut nommer les choses par leur nom. Là-bas, un hôtel hideux est un splendide palace. Une gargote pour crève-la-faim est un restaurant gastronomique. Et les seules vedettes que veut acclamer le peuple sur un podium sont: un bidon d’huile de table, un sachet de lait et un sac de pommes de terre.
Chers confrères et consœurs, rentrez vite chez vous. Il n’y a rien à voir en Algérie!