Un an après la démolition de la salle, le CMC basketball est toujours SDF et ses dirigeants sont dans le désarroi. L’équipe première, qui évolue en Division Excellence du championnat marocain, ainsi que les équipes féminines et les catégories de jeunes, comptant près de 200 enfants, n’ont toujours pas trouvé d’endroit pour s’entraîner et poursuivre leurs activités. Une situation difficile et compliquée qui met en péril l’avenir des athlètes, mais aussi celui d’un club qui a formé des générations de talents depuis des décennies.
Le trésorier du club, Kamil Abdel Khalek, ne cache pas sa détresse. «Nous ne demandons pas une salle qui nous soit dédiée à notre nom, mais simplement un lieu où nos équipes pourraient s’entraîner, indique-t-il à Le360. Nous avons tenté de nous rapprocher d’autres infrastructures sportives en ville, mais personne n’est prêt à nous accueillir».
Kamil insiste sur l’urgence de trouver une solution pour permettre au club de poursuivre ses activités. Pour lui, bien que la démolition soit justifiée dans le cadre des projets urbains de la Métropole, il demande que les dirigeants de la ville leur trouvent une solution, pour que les composantes du club puissent retrouver une vie normale.
Des inquiétudes pour les jeunes générations
Mohamed Boukacem, entraîneur de l’équipe, exprime son inquiétude. «Ce qui me préoccupe le plus, c’est l’avenir des enfants. Beaucoup ne donnent plus de nouvelles, et certains risquent de laisser tomber le basketball et de se diriger vers d’autres choses. Nous avons besoin de solutions pour leur offrir un cadre d’entraînement et qu’ils puissent poursuivre leur rêve». Le technicien a assuré qu’il n’est pas contre l’expansion du parc, mais cette dernière ne devrait pas se faire au détriment du sport local.
Le vice-président de l’association des anciens joueurs du club, Mohamed Fennan, a également partagé ce point de vue. Il insiste sur l’importance symbolique de cette salle, qui a formé de nombreux talents, que ce soit pour l’équipe nationale marocaine, pour de grands arbitres, ou même pour des cadres dans leur vie quotidienne. «J’ai grandi dans cette salle où j’ai appris à jouer au basket dès l’âge de six ans. Ce n’était pas seulement un lieu d’entraînement, c’était un symbole pour notre communauté».
Il a également mentionné averc émoi que cette salle représentait bien plus qu’un lieu d’entraînement, elle était le cœur battant de la communauté sportive casablancaise.
«En démolissant cette salle, c’est une partie de l’histoire du club et de la ville qui a disparu»
— Mohamed Fennan
La situation impacte également les ambitions des jeunes sportifs, comme Yahya, membre de l’équipe U19 du CMC. Il confie: «Cette salle était pour moi un refuge, un endroit où je pouvais m’entraîner et rêver de devenir un grand basketteur marocain. Actuellement, nous jouons nos matchs de championnat sans entraînement ni préparation, et nous perdons avec seulement deux points d’écart».
Pour beaucoup, la démolition de la salle du CMC représente une page déchirée de l’histoire sportive de Casablanca. C’est également le cas d’un gardien de la salle, Hassan, qui, pendant plusieurs années, a travaillé jour et nuit en surveillant les enfants avant que leurs parents ne viennent les récupérer après leurs séances d’entraînement.
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