Le fait marquant des dernières saisons de la Botola Pro D1 Inwi est le suicide officiel du Raja, constaté par huissier. Les Verts viennent d’innover en créant le hara-kiri footballistique. La méthode dans le désordre: turn-over des présidents, turn-over des entraîneurs, perdre ses meilleurs joueurs, perdre son bon sens en matière de recrutement et enfin perdre des matchs. En tout cas, on ne peut que s’incliner devant autant de talent employé à s’autosaboter.
Voyons le bon côté des choses. En ne remportant aucune victoire, les coéquipiers d’Anas Zniti auront permis au club de faire des économies sur les primes de performance. En ces temps de crise, levons-nous tous pour applaudir le sacrifice inestimable des Verts. Voilà, c’est fait, on peut se rasseoir.
Au 360 Sports, nous avons souvent manifesté notre inquiétude quant à la prolifération des présidents «Moul Chekkara» et, surtout, leur banalisation.
Oui, banalisation, car des inconnus venus de nulle part font désormais partie de l’ordinaire du football marocain.
Et le dernier exemple en date n’est autre que le futur ex-président du Raja de Casablanca, Aziz El Badraoui. Comme par enchantement, cet homme d’affaires, autoproclamé grand fan de football, a pris les commandes d’un des plus grands clubs du pays.
À son arrivée, il promet monts et merveilles aux supporters du Raja. Un grand entraîneur, des joueurs de qualité, une restructuration du club, une communication digne des plus grandes équipes mondiales, et bien sûr des titres.
Sur le papier, le programme d’El Badraoui faisait saliver chaque Rajaoui, qui pensait déjà aux superstars qui allaient rejoindre l’équipe et aux titres de Botola et de Ligue des Champions. Mais dans l’état où se trouvait le Raja, réaliser ces objectifs était au mieux un rêve, au pire un délire. Le club casablancais, lourdement endetté, n’avait pas les moyens des ambitions de son «Ra2iss».
Résultat: le Raja est éliminé de la C1 africaine et se retrouve loin de la course pour le titre de champion du Maroc.
Pour sa part, El Badraoui, qui cherche désormais à sauter du navire, ne ratait aucune occasion pour se faire remarquer. Depuis qu’il a remplacé Anis Mahfoud, il est devenu une star des réseaux sociaux, remplaçant ainsi le porte-parole du club et les canaux officiels. Il était de tous les plateaux-télé, de toutes les émissions de radio, intronisé consultant par intérim à titre gracieux. Il avait un avis à donner sur tout.
Aujourd’hui, beaucoup de fans des Verts regrettent la période Jawad Ziyat, qui a démissionné de ses fonctions suite à la pression du public qui exigeait des «Intidabate» (recrues) malgré un titre de champion du Maroc (le premier depuis 2013) et une place au dernier carré de la Ligue des Champions.
Avec lui, le Raja ne vivait pas au-dessus de ses moyens et se battait avec les armes dont il disposait.
Et si, au lieu de promettre des titres, des millions de dirhams injectés dans la trésorerie et des recrutements XXL, les candidats à la présidence des clubs marocains pondaient quelque chose de concret? Aussi tangible que les dégâts occasionnés, presque chaque saison de Botola, par des dirigeants qui ne méritent pas ce qualificatif.