Le pouvoir de l’inconscient. Nos désirs les plus profonds et les plus enfouis finissent toujours par remonter à la surface. Que ce soit en bien ou en mal. Et ces derniers jours, nous avons eu droit aux deux cas de figure.
Le premier est signé Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), qui, lors d’une séance plénière à la Chambre des représentants, le 26 juin 2023, consacrée aux questions orales, évoquait le renouvellement du stade de Fès, candidat à accueillir les rencontres de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030.
«Ce stade aura l’honneur d’accueillir des matchs de la CAN 2025, quand notre pays remportera l’organisation. Il aura également l’honneur d’accueillir des matchs de la Coupe du Monde 2030, car Fès fait partie des villes sélectionnées dans le cadre de la candidature marocaine, ce qui permettra à ce stade de bénéficier d’un programme de rénovation», avait déclaré le ministre délégué chargé du Budget, également président du Comité de candidature du Maroc au Mondial 2030.
Cette phrase, pourtant si anodine et qui témoigne de l’envie de l’homme de voir son pays organiser les plus grandes manifestations sportives mondiales, a fait rejaillir toute la haine de la junte algérienne et ses médias envers le Maroc.
«La déclaration du président de la Fédération royale marocaine de football est un sérieux coup porté à la crédibilité de la CAF», «La désignation du pays organisateur d’une CAN se fait à l’issue d’un vote», «Pour la première fois de l’histoire du football africain, un président de fédération annonce que son pays va organiser un événement avant la décision de la CAF», ces formules ont été martelées tout au long de cette semaine par la presse algérienne avec l’objectif de noircir l’image du dirigeant marocain.
Et comme d’habitude, l’instigateur de cette campagne de discrétisation n’est autre que Hafid Derradji, la plus célèbre brebis galeuse des caporaux au pouvoir à Alger. Le «journaliste», devenu plus actif dans la diabolisation du Maroc que dans les commentaires de la chaîne qatarie beIN Sports, a incité la Fédération algérienne de football (FAF) à retirer sa candidature.
Une demande qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque l’instance dirigeante du football algérien a demandé des éclaircissements à la CAF pour prendre les mesures nécessaires.
Pourquoi l'Argentine, le Chili, le Paraguay et l'Uruguay, candidats à l’organisation de la Coupe du Monde 2030, n’ont pas fait un tel tintamarre? Lekjaa a pourtant tenu les mêmes propos à la fois pour la CAN 2025 et le Mondial 2030.
Ces cris d’orfraie injustifiés des médias algériens sont la confirmation que la junte prépare l’opinion publique à un nouvel échec. Et bien sûr le coupable est déjà désigné: le Maroc.
Mais la meilleure reste tout de même ce dernier Tweet de Derradji, posté hier. Citant des sources au sein de la Confédération africaine de football, il affirme «que la déclaration de Lekjaa met Patrice Motsepe dans une situation embarrassante et confirme que les décisions de l'instance continentale sont prises en dehors de ses structures». Pour le sbire de la junte, «la crédibilité (de la CAF) ne peut être restaurée qu'en prenant une décision contraire à ce qui a été annoncé par le président de la Fédération marocaine».
Le donneur de leçons demande au patron de la CAF de bafouer les règles et d’octroyer l’organisation de la CAN 2025 à un autre pays que le Maroc sans passer par le vote du Comité exécutif. En gros, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
Le pouvoir de l’inconscient dans toute sa splendeur.
