Affaire Hakimi: le Club des Avocats du Maroc dénonce de «graves défaillances procédurales»

Le défenseur du PSG fait l’objet d’une demande de mise en accusation dans une enquête pour viol ouverte en février 2023. Le Club des Avocats du Maroc dénonce de graves atteintes aux droits de la défense et annonce la création d’une commission d’observation indépendante pour suivre l’affaire de près.

Le 02/08/2025 à 12h39

À travers un communiqué publié ce samedi 2 août, le Club des Avocats du Maroc exprime sa «gravité» face au traitement réservé à Achraf Hakimi, estimant que la procédure judiciaire française s’est écartée des garanties d’un procès équitable. L’organisation évoque «des défaillances procédurales graves» et une «présomption d’innocence bafouée».

Sous la plume de son président Me Mourad Elajouti, le Club dénonce d’abord une instruction entamée sur simple déclaration, sans dépôt de plainte ni certificat médical, et sans volonté immédiate de coopération de la plaignante. «En l’absence de constatations médico-légales, ce déclenchement inhabituel interroge la rigueur de l’analyse judiciaire», peut-on lire dans le communiqué.

Autre point soulevé: la durée excessive de la procédure, qui a vu près de deux ans et demi s’écouler entre la mise en examen et le réquisitoire définitif. Une temporalité jugée contraire au principe du délai raisonnable, garanti notamment par la Convention européenne des droits de l’homme.

Sur le fond, le Club s’inquiète d’une «absence inquiétante d’éléments probants»: aucun témoin direct, aucune expertise médicale ou psychologique, et une procédure reposant uniquement sur la déclaration non corroborée de la plaignante. «Le principe du doute qui profite à l’accusé est ici méconnu», insiste le communiqué.

La médiatisation précoce du dossier est également critiquée, considérée comme une atteinte grave à la présomption d’innocence. Enfin, le Club reproche à l’instruction de n’avoir pas pris en compte des éléments à décharge, notamment des échanges écrits révélant selon lui une intention pécuniaire.

Face à l’ensemble de ces constats, le Club des Avocats annonce la création d’une commission d’observation indépendante, chargée de suivre le déroulement judiciaire de cette affaire et d’en garantir la conformité aux normes nationales et internationales.

Par Magda Soltani
Le 02/08/2025 à 12h39