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Au Mexique, le football reprend ses droits après les violences mais les doutes subsistent

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Le football a repris ses droits ce week-end au Mexique après les violences de la semaine dernière qui ont agité le spectre d'une infiltration du crime organisé parmi les groupes de supporteurs, dans un pays qui doit coorganiser le Mondial-2026.
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Sur les terrains, les buts des Français Pierre-André Gignac et Florent Thauvin ont largement contribué samedi à la victoire des Tigres de Monterrey à l'extérieur face à Leon (3-0). Les Tigres occupent la deuxième place du classement.

Et le club le plus titré du pays, l'América de Mexico, passe de la lanterne rouge à l'avant-dernière place avec un match nul 0-0 lors du "clasico" à Guadalajara. Un peu comme si en Espagne, le Real Madrid flirtait avec la zone de relégation.

Mais l'essentiel est ailleurs. A la 62e minute, le match de l'América et de Guadalajara a été interrompu pendant une minute. Les joueurs des deux équipes ont brièvement formé un cercle au centre du terrain, en se tenant bras dessus, bras dessous.

Les neuf rencontres de la 10e journée du tournoi de clôture vont toutes être interrompues de la même manière peu après l'heure de jeu pour un "cri pour la paix" (trois sont prévues dimanche).

La semaine dernière, c'est précisément à la 62e minute que la rencontre Querétaro-Atlas de Guadalajara avait été interrompue après des violences dans les tribunes entre les "barras" (groupes violents de supporteurs) qui ont fait 26 blessés.

Au total 22 responsables présumés ont été arrêtés, dont huit samedi, a indiqué le parquet de Querétaro, ville du centre du Mexique.

Un an à huis clos 

La Fédération mexicaine a annoncé cette semaine des sanctions après ces violences qui ont "choqué" la Fédération internationale (Fifa).

Le président de la Fédération mexicaine de football Yon de Luisa affirme que la Fifa n'envisage pas de retirer l'organisation du Mondial au Mexique en 2026.

Parmi les sanctions, Querétaro jouera un an à huis clos à domicile et paiera une amende de 70.200 dollars (64.300 euros).

L'actuelle direction du club, composée d'un agent de joueurs américain, Greg Taylor, et de plusieurs partenaires mexicains, va être suspendue cinq ans, a ajouté la fédération mexicaine, qui a également ordonné la mise en vente de la franchise "avant la fin de l'année 2022".

Les violences ont choqué tout un pays pourtant habitué aux règlements de compte violents entre les cartels de la drogue (Sinaloa, Jalisco, Zeta, Golfo...). Les cartels pourraient d'ailleurs infiltrer le football mexicain, ont répété les journaux cette semaine.

"Ce niveau de violence révèle une pénétration invisible et silencieuse des groupes liés à des cartels" parmi les "barras" du football, estime aussi à l'AFP Hugo Sanchez Gudino, professeur à la faculté de Sciences politiques à l'Université autonome du Mexique (UNAM).

Cette explication agace le journaliste Oswaldo Zavala, qui dénonce dans le Washington Post en espagnol "le mythe pratique de la narco-violence dans le football mexicain".

Cette explication "excuse d'entrée la corruption endémique parmi les hauts fonctionnaires, les compagnies de sécurité privée, et les puissants hommes d'affaires qui contrôlent les équipes".

La fédération mexicaine est également attendue au tournant dans sa lutte contre les cris homophobes dans les stades. Prochain rendez-vous: le match contre les États-Unis du 24 mars, valant pour les éliminatoires à la Coupe du monde-2022. Les spectateurs seront de nouveau identifiés par leur billet pour faire taire les "puto" qui accompagnent chaque dégagement du gardien adverse.

Par Le360 (avec AFP)
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