Ballon d’Or africain: pourquoi le trophée ne peut pas échapper à Bounou ou à En-Nesyri

Demi-finaliste du Mondial 2022, second au trophée The Best du meilleur gardien de l'année ou encore héro et vainqueur de l'Europa League avec le FC Séville...On se demande ce que Yassine Bounou n'a pas fait lors de cette saison 2022-23 dans les cages du Séville FC. Un peu plus haut sur le terrain, on trouve également Youssef En-Nesyri, qui porte l'attaque du club andalou depuis son retour de Coupe du Monde.

Le Ballon d'Or de la CAF pourrait être dans les mains d'un Marocain pour la première fois depuis 1998, année où Mustapha Hadji a été sacré meilleur joueur d'Afrique. Victor Osimhen, champion de Serie A avec Naples et Riyad Mahrez qui a réalisé le triplé (Premier League, Ligue des Champions, FA Cup, ndlr) avec Manchester City, apparaissent comme les seuls à pouvoir concurrencer les deux Lions de l'Atlas.

Les performances priment sur les trophées
Seulement, la probabilité n'est pas à ce que le trophée échappe à l'un des deux Marocains. En effet, en s'intéressant de plus près au règlement des CAF Awards, un certain nombre de critères rentrent en compte, dans un ordre précis, afin de récompenser les joueurs nommés.

Ainsi, la performance du joueur aux niveaux national et international passe avant la permanence des prestations du joueur et d’accomplissements sportifs. Le charisme et l'influence sont les dernières caractéristiques demandées afin d'être élu. D'un côté, Victor Osimhen est auteur de 30 buts et de 5 passes décisives avec le Napoli. Avec le Nigéria, le buteur n'a joué que deux rencontres de qualification pour la Coupe d'Afrique, sans marquer. De l'autre, Riyad Mahrez, qui a disputé 47 rencontres cette saison avec Manchester City.

L'Algérien est buteur à 15 reprises et a été passeur 13 fois. Seulement, l'ailier, en concurrence de Bernardo Silva, n'a démarré que 58% des matchs de Premier League. Même chose en Ligue des champions, dont le taux de titularisation équivaut à 46% des rencontres disputées dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Les performances internationales font pencher la balance pour Youssef En-Nesyri et Yassine Bounou, demi-finalistes de Coupe du monde, dont les excellentes performances ne sont plus à démontrer. Victor Osimhen et Riyad Mahrez n'ont pas participé à la Coupe du monde, ce qui pourrait faire tache, notamment pour l'Algérien, qui n'a délivré qu'un but et une passe décisive en qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations.

Un coup d'avance de Bounou sur En-Nesyri ?
Les Marocains ont permis au Maroc de se faire un nom dans le monde du football. Et Yassine Bounou a sûrement brillé un peu plus que son coéquipier. Grâce à ses performances et l'aide de sa défense, le Maroc a effectué quatre clean sheets lors du Mondial 2022. Le portier s'est montré décisif lors de deux séances de tirs au but, face à l'Espagne premièrement, en huitième de finale, mais aussi récemment avec Séville, en finale d'Europa League face à l'AS Roma.

Malgré son temps de jeu, qui a diminué récemment (10 rencontres sur le banc depuis mars, ndlr), Yassine Bounou est resté au niveau quand son équipe avait besoin de lui. Le Marocain cumule 68% de titularisations en Liga et a disputé six des sept rencontres lors de l'épopée en C3. Il est sûrement le seul à allier performances régulières en club et en sélection avec un temps de jeu suffisants. Contrairement à lui, Youssef En-Nesyri, avant de se réveiller après le Mondial (16 buts marqués, ndlr), n'arrivait pas à faire trembler les filets. Au moment où Séville était dans le dur, le Marocain n'avait inscrit que deux buts, seulement en Ligue des champions. Un passage à vide qui pourrait faire trancher le jury concernant le choix du vainqueur du Ballon d'Or africain 2023.