Cela va de soi de tout mettre sur le dos des arbitres. C’est un classique. Les mécontents pointent généralement deux détails: les cartons rouges et les pénaltys accordés ou refusés. Et quand, dans un même match, l’arbitre siffle un pénalty, en oublie un autre et accorde des rouges, on crie tout de suite au scandale. Facile, trop facile.
On ne va donc pas généraliser, mais prendre le cas précis du match OCS–Raja (2-3), comptant pour la 4ème journée. À la mi-temps, les Safiots mènent logiquement au score (2-1). À la reprise, et au lieu de chercher le break, ils gèrent leur avance et laissent à leurs adversaires la possibilité de revenir. Les locaux concèdent un pénalty. Mais ils n’en finissent pas de protester, alors que la décision arbitrale parait juste.
Résultat: l’OCS qui avait le match en main, perd son avance et sort peu à peu de son match, avec des joueurs et un staff technique qui contestent toutes les décisions de l’arbitre. Safi se fait donc punir, parce qu’il l’a bien cherché. Ils prennent un rouge stupide (pour contestation, ce mauvais réflexe qui coule dans les veines des joueurs «botolistes») et concèdent un troisième but, dans les arrêts de jeu. Entretemps, une action litigieuse n’aboutit pas à un pénalty pour les locaux.
À la fin du match, l’entraineur récolte son rouge. Pour contestation, encore et encore.
Accusé d’avoir «tué» le match, le pauvre arbitre n’y est pourtant pour rien. Le coupable s’appelle le coach et ses joueurs, qui ont laissé s’échapper qui semblait à leur portée. Et qui ne savent pas gérer leurs nerfs. Le fait, en effet, est que cette équipe de l’OCS, coriace sur le terrain, est extrêmement nerveuse: déjà quatre rouges depuis le début de saison. Si nos amis Safiots veulent améliorer leur classement, ils connaissent la solution: ils doivent maitriser leurs nerfs.
Prenons une autre équipe qui collectionne les rouges: l’Ittihad de Tanger, qui réalise cependant un bon démarrage sur le plan comptable alors qu’ils ont déjà affronté les FAR, le Raja et Berkane. À Rabat, face au FUS (0-0), l’IRT prend deux rouges en moins d’un quart d’heure. Cela veut dire qu’il y a un problème de discipline à l’intérieur de l’équipe.
Avant même l’heure de jeu, ils se retrouvent à neuf. Que fait le FUS, en face? Dans une situation similaire, n’importe quel entraineur au monde aurait tout de suite procédé à des changements pour faire rentrer des attaquants, afin de gagner les points du match.
L’entraineur du FUS, le pourtant expérimenté et intelligent Said Chiba, n’en fera rien. Il continue son train-train et attend 32 longues minutes avant de faire ses changements: et encore, il se contente de faire du poste pour poste et fait même entrer… un défenseur!
Et ce n’est pas tout: Chiba fait en tout et pour tout 3 changements, il avait donc encore 2 jokers qu’il n’a pas jugé bon d’utiliser. Peut-on alors dire qu’il a tout fait pour gagner le match?
Désolé, mais on est proche de la faute technique! Après, si vous parlez des soi-disant occasions ratées ou du manque de réussite, ou même de la bravoure adverse, personne ne vous croira. L’analyse est ailleurs.
Voilà deux exemples de matchs qui auraient pu tourner autrement et qui ont été «faussés», non pas par les arbitres, mais par la paranoïa des joueurs qui contestent à tout-va et par la frilosité aberrante d’un coach qui a oublié de faire rentrer des attaquants. À bon entendeur.