Et si la Botola donnait (enfin) leur chance aux U20?

L'équipe nationale U20.

ChroniquePourquoi Luis Enrique a le courage de faire jouer des U20, alors qu’il subit une très grande pression de résultats, et pas la majorité des coachs «botolistes»? C’est quoi le problème, à la fin?

Le 06/10/2025 à 08h54

A leur tour, les U20 sont en train de réaliser une belle performance au Mondial du Chili. La preuve, encore une, que le football marocain est en bonne santé. La jeunesse, c’est la base. Quand les U20 brillent, ça veut dire que la formation est de qualité et que les clubs travaillent.

Pourtant, quand on examine la liste des joueurs, la plupart sont de parfaits inconnus. Mettons de côté les jeunes qui évoluent en Europe et qui ont la chance de jouer dans leurs clubs respectifs, intéressons-nous aux U20 issus de la Botola. Beaucoup parmi eux sont quasi-invisibles dans leurs clubs.

Le même problème se pose avec les U23, ce qui est plus étonnant encore. Leurs clubs ne leur offrent qu’un temps de jeu réduit. A l’exception notoire de quelques clubs comme le FUS ou Touarga, qui ont l’avantage de ne pas subir une trop grande pression populaire.

Ce qui n’est pas le cas du Wydad et du Raja, pour ne citer que ces deux-là, qui ont pourtant la vocation d’être de grands clubs formateurs, mais qui offrent très rarement une chance aux jeunes. Le meilleur exemple s’appelle probablement Soufiane Rahimi, qui a perdu plusieurs saisons en prêts et en séjours sur le banc, avant d’être «révélé» sur le tard. Que de temps perdu pour un talent précoce et qui faisait pourtant toujours l’objet d’une vraie unanimité.

C’est quoi le problème, alors? Pourquoi la connexion entre formation et intégration n’existe pas? Qu’attendent les entraîneurs de la Botola pour faire confiance aux jeunes?

Quand on leur pose la question, entraîneurs et dirigeants apportent la même réponse: «L’obligation de résultats immédiats nous interdit d’intégrer les jeunes, trop de risques». Rien n’est plus faux, ni aberrant!

Y a-t-il, en matière de foot international, un enjeu plus important que la Ligue des champions européenne? La réponse est non. Pourtant, le champion d’Europe en titre en personne, le PSG, n’hésite pas à faire confiance aux (très, très) jeunes.

Pour affronter le grand Barça chez lui, Luis Enrique n’a pas hésité A aligner plusieurs U20 au coup d’envoi. Et tous formés au club, bien entendu. Entre nous, l’entraîneur du PSG aurait-il moins de pression que le coach de Zemamra, Dcheira ou Yacoub El Mansour?

Et puis, regardons les plus grands joueurs du moment, les Yamal, Dembélé, Haaland, Hakimi, etc. N’ont-ils pas commencé à briller en club alors qu’ils avaient à peine 16, 17 ou 18 ans pour les plus «vieux»? Vous imaginez le gâchis, si leurs coachs avaient à l’époque choisi de les ignorer?

Par Footix marocain
Le 06/10/2025 à 08h54