Mokwena et le Wydad : on arrête ou on continue ?

ChroniqueSi le Wydad se sépare de son entraineur après la déroute face au MAS (1-4), personne ne criera au scandale. Mais si le club, qui est toujours en période en transition, et qui vise le moyen terme, décide de lui maintenir sa confiance, sa patience finira par payer.

Le 30/12/2024 à 09h19

Le sommet de la 16ème journée, opposant hier soir Berkane au Raja (2-0), a accouché d’une souris. D’un côté une équipe de la RSB solide mais trop calculatrice et avare en termes de jeu. De l’autre, un Raja totalement inoffensif, incapable de se créer la moindre occasion. A oublier, donc.

Le match Wydad – MAS (1-4), en revanche, a été littéralement fou. Le score, déjà, interpelle. Il faut remonter à la préhistoire pour retrouver la trace d’une aussi lourde défaite des Rouges à domicile. Mais, au-delà du résultat brut (qui aurait pu être plus spectaculaire encore), c’est le déroulé de la rencontre et sa «folie» qui font sensation.

Le 4-1 aurait pu s’inverser, parce que le WAC avait les moyens d’écraser cette équipe du MAS en plein doute. Le coach Mokwena a mis les ingrédients pour. Mais cela tourné dans le sens contraire. Et c’est bien pour ce côté irrationnel que l’on aime aussi le foot. Même quand il ne récompense pas les bonnes intentions des uns ou des autres.

Quand, en début de match, le Wydad perd Benktib, qui a écopé d’un carton rouge mérité, Mokwena n’a pas choisi de reculer. Un autre entraineur aurait joué la sécurité en remplaçant un attaquant par un défenseur, mais pas lui. Cette prise de risque a été récompensée puisque les Rouges ont ouvert le score et obtenu plusieurs ballons de break, qui auraient sans doute plié le match. Mais la chance ne passe qu’une fois. Avant la pause, et suite à un raté monumental de Zemraoui, les Fassis égalisent.

A la reprise, Rulani Mokwena persiste dans ses choix offensifs. Il veut les 3 points, même à 10 contre 11 et face à une équipe dangereuse en contre. Alors il remplace l’un de ses derniers défenseurs (Bouchta) par un milieu offensif (Sidi Bouna Amar), pour soutenir l’excellent Mailula en attaque. La récompense n’est pas si loin, puisque le Wydad multiplie les opportunités face au but de Chihab.

Le dernier tournant de ce match, qui en a connu plusieurs, arrive à l’amorce du dernier quart d’heure, quand le coach (l’intérimaire Akram Roumani) décide enfin de faire rentrer son meilleur atout offensif, laissé sur le banc au coup d’envoi : El Badoui. C’est payant puisque l’attaquant fassi plantera deux buts, le troisième étant l’œuvre d’Aheddad (un ancien du Wydad, entre autres), certainement homme du match.

Score final : 1-4. Remarquons au passage que, même à 1-3, Mokwena continuait de faire des changements offensifs, avec l’espoir de revenir au score…

Ce 1-4 porte donc la signature du coach wydadi. C’est d’ailleurs ce qu’il a laissé entendre à la fin du match, en tentant de protéger ses joueurs. C’est lui le responsable. Sur ce match, son dispositif initial et son coaching ont fait couler le Wydad. Ses choix méritaient pourtant une tout autre récompense. Jusqu’au bout, et malgré l’infériorité numérique, il a continué de cibler les 3 points, alors qu’il aurait pu se contenter de prendre un point.

C’est cela qui rend l’approche de l’entraineur sud-africain défendable. Les puristes du foot ne lui en tiendront pas rigueur. Surtout que l’effectif à sa disposition n’est pas le meilleur de la Botola.

Si le Wydad se sépare de son entraineur après une telle déroute, personne ne criera au scandale. Mais si le club, qui est toujours en période en transition, et qui vise le moyen terme (une équipe compétitive pour le Mondial des clubs et une qualification pour la C3), décide de lui maintenir sa confiance, sa patience finira par payer.

Parce que le problème des Rouges, cette saison, n’est pas son coach audacieux, mais son effectif en mutation. A bon entendeur.

Par Footix marocain
Le 30/12/2024 à 09h19