Raja SA: Marsa Maroc, via son bras social Ports4Impact, entre officiellement au capital

Jawad Ziyat, Driss Agoujjim et Fouzi Lekjaa

Nouvelle ère pour le Raja: la transformation en société anonyme est désormais officielle. Signé ce samedi 2 août en présence de Fouzi Lekjaa, le partenariat avec Marsa Maroc consacre Driss Agoujjim à la présidence de Raja Club Athletic S.A., structure dotée d’un capital initial de 250 millions de dirhams.

Le 02/08/2025 à 13h37

Ce samedi 2 août 2025, le Raja de Casablanca a tourné une page de son histoire en signant officiellement avec Marsa Maroc un partenariat stratégique inédit dans le paysage sportif national. Une signature, paraphée en présence du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, qui acte la transformation effective du Raja en société anonyme à travers l’activation de «Raja Club Athletic S.A».

Pour beaucoup, il ne s’agissait pas simplement de signer un contrat, mais de poser les fondations d’un nouveau modèle de gouvernance du football marocain. Un modèle professionnel, transparent, durable. Et c’est le Raja qui montre la voie.

Une prise de capital inédite

Le cœur de l’accord repose sur l’entrée de l’association Ports4Impact, bras sociétal de Marsa Maroc, au capital de la société Raja Club Athletic S.A. À hauteur de 60%, contre 40% pour l’Association mère. L’investissement? 150 millions de dirhams, injectés progressivement sur trois saisons. En retour, l’Association apporte à la nouvelle société des actifs stratégiques estimés à 100 millions de dirhams: droits sur la marque, contrats des joueurs, outils de gestion.

Si le calcul est simple, l’enjeu est, lui, autrement plus profond. C’est une révolution culturelle qui s’opère. Pour la première fois, un club marocain professionnel bascule dans une ère de gestion moderne, adossée à un acteur économique national, crédible et structurant.

Un président nommé

À la tête de la nouvelle structure: Driss Agoujjim, directeur financier de Marsa Maroc, est nommé président de Raja Club Athletic S.A. Il aura pour mission de piloter la gestion administrative, financière et institutionnelle du club, avec une feuille de route claire: professionnaliser, structurer, stabiliser.

Mais le cœur sportif du Raja (son âme, diraient les inconditionnels) reste entre les mains de l’Association. Elle continuera à superviser la direction technique, la formation, les choix sportifs majeurs. Une séparation des rôles pensée pour garantir efficacité sans trahir l’identité.

Le projet n’a pas pour finalité un retour sur investissement classique. L’initiative s’inscrit dans une démarche responsable, à forte portée sociale et symbolique. Comme l’a précisé le communiqué officiel de Marsa Maroc: si bénéfices il y a, ils seront intégralement réinvestis dans le club. Ports4Impact ne se positionne pas en investisseur, mais en partenaire engagé.

Et maintenant?

La valorisation globale du club, estimée à 510 millions de dirhams, place le Raja en tête des structures sportives du royaume. Avec une valeur nette de 380 millions, après déduction d’un passif de 130, le potentiel est immense. L’académie du club ne sera pas transférée dans l’actif de la SA mais fera l’objet d’une convention d’usage.

Les premiers effets de ce virage stratégique seront scrutés de près. Sur le terrain, bien sûr, où les attentes seront fortes. Mais aussi en dehors, où le Raja devient malgré lui un laboratoire grandeur nature pour tout un écosystème. Car si ce modèle fonctionne, il pourrait inspirer d’autres clubs du pays.

Par Adil Azeroual
Le 02/08/2025 à 13h37