Co-organisation de la Coupe du Monde 2030, prochaine Coupe d’Afrique des Nations à domicile…il n’y a aucun doute: le Maroc fait du football un vecteur de leadership.
Sur la même lancée que le football masculin, l’essor du football féminin marocain se confirme aussi avec l’organisation -pour la deuxième fois de suite- à domicile de la CAN féminine, prévue du 5 au 26 juillet 2025 (la première ayant été en 2022), mais aussi des cinq prochaines éditions de la Coupe du monde féminine U17, à commencer par la neuvième édition prévue, elle, du 17 octobre au 8 novembre de cette année.
Une montée en puissance des Lionnes de l’Atlas
Ces compétitions portent plus d’un symbole. Elles viennent ponctuer une évolution notable de l’équipe nationale féminine, qui a su s’imposer sur la scène continentale et internationale ces dernières années. Dernièrement, les Marocaines se sont imposées contre l’équipe féminine du Ghana (1-0) dans le cadre de la préparation à la CAN 2025, le 21 février.
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Le parcours général des Lionnes de l’Atlas à la CAN 2022 Maroc a marqué un tournant historique, avec une place en finale face à l’Afrique du Sud, et une qualification inédite pour les Mondiaux féminins 2023.
Lors de ce dernier mondial en Australie, le Maroc a créé la surprise en atteignant les huitièmes de finale, après une victoire retentissante face à la Colombie (1-0).
Au niveau du football local, les dames de l’AS FAR ont également brillé, notamment en remportant la Ligue des champions féminine de la CAF en 2022, en plus d’une finale perdue, au terme de l’édition 2024. Les deux tournois ont d’ailleurs été organisés au Maroc.
«Les familles marocaines acceptent plus facilement que leurs filles jouent au football»
Au sujet de l’organisation de la CAN et des mondiaux féminins U17, Khadija Illa, présidente de la Ligue Nationale de Football Féminin (LNFF), souligne l’importance de la stratégie de la FRMF.
«La FRMF a mis en place une stratégie de développement du football féminin depuis 4 ou 5 années déjà, indique Mme Illa. Avec un fort engagement du président Fouzi Lekjaa pour mettre notre championnat et nos équipes nationales en avant. Vous avez bien sûr remarqué les résultats de ce grand travail lors des récentes compétitions internationales».
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Grâce à ces efforts, le football féminin marocain bénéficie aujourd’hui d’une visibilité croissante, attirant de plus en plus de jeunes filles à la pratique, et renforçant l’intérêt du public.
«On peut déjà sentir le changement de mentalité des marocains par rapport à la pratique, que ce soit en ville ou dans les régions rurales, indique Mme Illa. Le football féminin se développe et les familles marocaines acceptent plus facilement que leurs filles jouent au football. Ce n’était pas le cas avant la dernière CAN à domicile, où l’équipe nationale a joué la finale et participé aux Mondiaux en Australie», admet la présidente de la LNFF.
Le foot féminin va mieux, mais…
Fatima Tagnaout, cadre de l’équipe nationale et joueuse clé de l’AS FAR, reconnaît les progrès réalisés: «C’est bien mieux qu’avant (...) On remarque une amélioration positive au niveau de l’Équipe nationale grâce aux bonnes conditions fournies par la FRMF».
La joueuse espère que la prochaine coupe d’Afrique féminine sera «à notre avantage. Les filles font tout leur possible, et naturellement, cela met en lumière encore plus le football féminin. Organiser les cinq mondiaux (U17) au Maroc va renforcer la compétitivité et habituer les joueuses au très haut niveau, ce qui contribuera au développement de la discipline».
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Cependant, la joueuse des FAR évoque également les obstacles dû aux infrastructures auxquels les joueuses sont encore confrontées: «Même si je joue dans une équipe très bien organisée avec de bonnes conditions, certaines équipes ont encore du mal à évoluer sur des terrains de qualité, ce qui impacte directement les performances».
«Ce serait bien d’avoir plus de couverture médiatique»
Un autre enjeu de taille pour le développement de la discipline est la médiatisation du football féminin. Malgré les progrès, le suivi médiatique reste modeste, et dépend fortement des réseaux sociaux et de quelques médias spécialisés:
«Pour être honnête, le suivi est plus lié aux médias qu’aux événements en eux-mêmes. Ce serait bien d’avoir plus de couverture médiatique et que chaque succès du football féminin soit mis en avant dignement», termine la Lionne de l’Atlas.
