Les Super Eagles seraient retenus dans un aéroport abandonné en Libye depuis plus de 15 heures et l’atterrissage de leur vol, affrété dimanche. L’ambassade du Nigeria ne peut pas intervenir, car elle a besoin de l’autorisation du gouvernement libyen. Une plainte officielle de la NFF a été envoyée à la Confédération africaine de football (CAF).
Le capitaine du Nigeria, William Troost-Ekong, a partagé, ce lundi 14 octobre, via son compte officiel sur X (anciennement Twitter), des images des joueurs nigérians bloqués dans le hall d’embarquement d’un aéroport désert en Libye. Il a également menacé de ne pas jouer le match retour en Libye, accusant le gouvernement local d’avoir détourné leur avion et de les avoir retenus en otage à l’aéroport.
Dans un premier tweet, le défenseur d’Al Kholood a déclaré: «plus de douze heures dans un aéroport abandonné en Libye après que notre avion a été détourné lors de la descente. Le gouvernement libyen a annulé notre autorisation d’atterrir à Benghazi sans aucune raison. Ils ont verrouillé les portes de l’aéroport et nous ont laissés sans connexion téléphonique, sans nourriture ni boisson. J’ai déjà vécu ce genre de situation en Afrique, mais c’est un comportement honteux. En tant que capitaine, avec toute l’équipe, nous avons décidé de NE PAS jouer ce match. La CAF devrait examiner ce qui se passe ici».
«Ce genre de comportement... qu’ils prennent les points. Nous refusons de voyager par la route ici, même avec de la sécurité. Ce n’est pas sûr. On peut seulement imaginer ce que l’hôtel ou la nourriture nous réserverait SI nous poursuivions», a-t-il ajouté
Troost-Ekong a ensuite conclu: «nous nous respectons et respectons nos adversaires lorsqu’ils sont nos invités au Nigeria. Des erreurs peuvent arriver, mais ces agissements délibérés n’ont rien à voir avec le football international».
L’attaquant de Galatasaray, Victor Osimhen, a également exprimé son soutien aux Super Eagles dans deux stories publiées sur son compte Instagram officiel: «je suis déçu par le traitement injuste que mes frères et les entraîneurs ont subi à l’aéroport libyen la nuit dernière. De telles actions vont à l’encontre de l’esprit sportif. Je soutiens pleinement mon équipe, et je sais qu’ils resteront forts malgré ces obstacles. J’appelle la CAF et les autres instances du football à intervenir, car mes coéquipiers et les officiels sont toujours bloqués à l’aéroport en Libye. C’est inacceptable et inhumain. Nous restons unis, plus forts que jamais».
Il a ajouté, en demandant à la CAF d’agir rapidement: «ce que fait la fédération libyenne n’est plus un simple retard, mais une tactique délibérée pour affaiblir et démoraliser les joueurs. Cela ressemble de plus en plus à une prise d’otages… Notre capitaine a déclaré que nous ne jouerons pas le match, et je soutiens cette décision, à moins qu’il ne soit déplacé sur un terrain neutre. Mes frères et les entraîneurs doivent rentrer chez eux en sécurité; nous ne sommes ni des criminels ni des prisonniers… Encore une fois, j’appelle la CAF, le gouvernement nigérian et les autorités compétentes à agir rapidement pour assurer leur retour en toute sécurité».
Victor Osimhen. DR
Par ailleurs, tout a commencé lors du match aller entre le Nigeria et la Libye, où la fédération libyenne de football (LFF) a émis des allégations concernant les mauvaises conditions de voyage que la Fédération nigériane de football (NFF) aurait imposées aux Chevaliers de la Méditerranée. Le staff technique et les joueurs libyens avaient dû attendre plusieurs heures à l’aéroport de Port Harcourt avant de pouvoir rejoindre Uyo, ville où devait se dérouler la rencontre.
Le directeur adjoint de la NFF, Emmanuel Ayanbunmi, a précisé que la LFF n’avait informé que trois heures avant l’arrivée de son équipe que celle-ci atterrirait à Port Harcourt et non à Uyo, le mardi 8 octobre. «J’ai eu une longue conversation avec le secrétaire général de la LFF, le lundi 7 octobre, et il n’a jamais mentionné que son équipe arriverait le mardi. Il m’a seulement dit qu’il me rappellerait, mais il ne l’a jamais fait. Lundi soir, une personne mandatée par la LFF m’a informé que l’équipe arriverait mardi à midi. Nous avons pris toutes les dispositions pour l’accueillir à Uyo dès son arrivée».
Le match entre les deux formations, prévu pour ce mardi 15 octobre, à l’occasion de la 4ème journée du groupe D, des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations, Maroc-2025, sur la pelouse du Stade martyrs de Benina pourrait ne pas avoir lieu. La Confédération africaine de football n’a toujours pas réagit à ce dossier.