Les Marocains ne pouvaient pas rêver d’un meilleur départ. 2-0, victoire nette et logique face à l’Angola, dans un groupe à cinq où l’autre favori, la RDC, a démarré par une surprenante défaite (0-1 face au Kenya).
Tarik Sektioui a rondement mené son affaire. Il y a un an, il a conduit la sélection olympique à une brillante 3e place aux J.O de Paris, la meilleure performance de son histoire. Cette fois, il vise l’or pour le CHAN. Ou le dernier carré, au moins.
Ce premier match montre, déjà, que le coach a préparé sa sélection pour un long séjour. Et ça passe par la gestion de l’effectif, de manière à ne pas jeter toutes ses forces.
Face à l’Angola, il a eu gain de cause sans avoir utilisé toutes ses cartouches, notamment sur le plan offensif. Des joueurs comme Lamlioui, Mehri, voire Bougrine ou Khairi n’ont pas quitté le banc de touche. Leur heure viendra quand Sektioui aura besoin d’eux pour déverrouiller certains matchs.
Dans la suite, le Maroc croisera la route du surprenant Kenya, dimanche prochain, avant d’enchainer avec la Zambie et de finir avec la RDC : une RDC qu’il vaut d’ailleurs mieux affronter une fois, espérons-le, la qualification en poche.
Nous n’en sommes évidemment pas encore là. Il faut y aller match par match.
Pour cette 8e édition du CHAN, qui se déroule entre le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, dans la partie Est du continent, le Maroc fait partie des favoris logiques pour la victoire finale.
Son palmarès plaide pour lui: il est le seul avec la RDC à avoir remporté deux fois le CHAN. Ce qui plaide encore plus pour lui, c’est le réservoir de joueurs dont il dispose, issus de la Botola et conduits par les joueurs de Berkane (six au total), nouveau monstre sacré du football africain.
Le CHAN sert à ça d’abord: mettre en lumière et valoriser la Botola. Et, pourquoi pas, rapprocher certains joueurs des A.
On retrouve ainsi avec plaisir des éléments comme Hrimat (FAR), Boulacsout (Raja), Ait Ouarkhane (FAR), Lamlioui ou Khairi (Berkane). Il y a quelques années, avant l’éclosion définitive des binationaux, ces joueurs auraient déjà intégré le groupe des Lions de l’Atlas. Ils ont le niveau et l’expérience. Aujourd’hui, ils doivent apprendre à être patients. Et à faire leurs preuves pour franchir les paliers, l’un après l’autre.
Il faut d’ailleurs voir ce CHAN comme une antichambre à la prochaine CAN, qui aura lieu dans quelques mois au Maroc. Certains joueurs pourraient passer d’une compétition à l’autre: cas de Belammari, et pourquoi pas d’autres. L’important, et on ne le dira jamais assez, est de se rappeler qu’il ne peut y avoir de grande sélection sans grand championnat local.
Une Botola qui progresse, dont les meilleurs clubs gagnent des trophées continentaux et dont les joueurs les plus talentueux alimentent les A, c’est le meilleur indicateur, voire garant, de la bonne santé du football marocain.
Même s’il est trop tôt pour le dire, mais il est évident qu’une victoire de la team de Sektioui dans ce CHAN est le meilleur moyen de préparer la CAN à venir. Ne serait-ce que pour rester dans une logique de victoire…
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