Le Complexe Mohammed V a vécu lundi 8 septembre, un moment de partage et de fraternité, à l’occasion de la confrontation entre la Guinée et l’Algérie comptant pour les éliminatoires du Mondial 2026.
L’occasion était propice pour des retrouvailles, entre les fans des Fennecs résidants au Maroc, venus du pays voisin ou appartenant à la diaspora algérienne résidant sur le vieux continent, ainsi que les supporters casablancais amoureux du beau jeu.
À nouveau, le Maroc et les Marocains ont été fidèles à l’esprit des nombreux discours royaux relatifs à la main tendue en direction de nos frères algériens au nom de la religion, de la langue commune, des traditions et du destin commun.
Malheureusement, ces images fortes ont été passés sous silence par les médias officiels du pays voisin qui ont inventé pour la circonstance un nouveau genre de journalisme.
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Amis étudiants en journalisme à Alger, Oran, Annaba ou Constantine, vous avez certainement suivis avec intérêt les principales éditions du journal télévisé des différentes chaînes publiques de votre pays.
Vous avez pu constater avec effroi à quel point les différents présentateurs ont éludé le nom du pays et de la ville qui ont abrité le match Guinée-Algérie.
Vous n’êtes pas sans savoir que toute information doit compter 5 piliers, ceux que nos amis Anglosaxons appellent les 5 W (What, Who, When, Where & Why), traduits en bon français par quoi, qui, quand, où et pourquoi. Dans des médias qui ont fait du Morocco-bashing leur fonds de commerce, la notion de lieu a été délibérément éliminée.
Du coup, le nom de Casablanca n’existe pas et n’est pas évoqué, pour immortaliser ce match qui pouvait théoriquement qualifier les Fennecs à leur cinquième Coupe du Monde.
Ce comportement absurde n’est pas sans rappeler les attitudes puériles de ces mêmes médias pendant le Mondial 2022 au Qatar.
Dans ce moment de communion et de fierté arabe et africaine et même au-delà, les médias du pays voisin ont «sabré» toutes les informations relatives au Maroc. Alors, dans le 20 heures algérien, nulle trace des victoires de la bande à Regragui. La Belgique, l’Espagne ou le Portugal ont été battus par des fantômes.
Et celui qui a eu la pudeur ou le réflexe professionnel d’annoncer la qualification de notre pays pour le dernier carré a été débarqué de ses fonctions, en attendant peut-être de subir le sort de tant de responsables, pressentis pour collaborer avec le palais d’El Mouradia et qui ont fini leur parcours à la prison d’El Harrach.
D’ailleurs, faisons un raisonnement par l’absurde: si l’Algérie venait à remporter la prochaine CAN au Maroc, que vont écrire nos chers confrères? Vont-ils à nouveau escamoter cette règle élémentaire du journalisme? Qu’allons-nous retrouver sur les livres d’Histoire? Le sujet mérite un minimum de bons sens à l’est de Zouj Bghal.
Mais s’il y a un professionnel des médias qui risque de ne pas connaître ce sort, du moins à très court terme, c’est le crieur public domicilié à Doha. Considéré comme un modèle de professionnalisme avant 2019, le sieur en question a viré sa cuti profitant de son temps d’antenne pour dénigrer avec quelques sous-entendus tout ce qui est marocain.
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Sa dernière sortie est l’exemple type de cet acharnement pavlovien contre les Lions de l’Atlas. Pour la circonstance, le quidam en question a commenté la qualification du Maroc en appuyant sur le fait que les troupes du capitaine Hakimi ont joué tous leurs matchs ou presque at home.
Déjà par souci d’objectivité, il faudrait rappeler au monsieur en question que les Lions de l’Atlas ont joué et gagné à l’extérieur contre leurs deux rivaux directs, à savoir la Tanzanie et la Zambie. Ensuite, puisqu’il a donné sa joue droite, tâchons de lui rendre la monnaie de la pièce avec des arguments sensés.
Tout d’abord, cher confrère sachez que le Niger a disputé tous ses matchs à domicile de manière «délocalisée» au Maroc. Quant au Congo, il n’avait pas de terrain homologué au moment d’affronter les demis finalistes de la Coupe du Monde 2022. En réalité, le match joué à Agadir était une solution express à ce qui aurait pu être une véritable crise, suite au refus des autorités de Brazzaville de traverser le fleuve, pour aller jouer à Kinshasa.
Enfin, notre pays a signé une quarantaine de conventions de coopération avec les fédérations du continent. Ces accords stipulent que notre pays, fidèle à la Vision de son Souverain, met ses infrastructures à la disposition des fédérations désireuses d’en faire usage.
Nous n’avons aucun souvenir que votre pays ait proposé ne serait qu’un zeste de coopération dans ce sens. Mais comme la roue tourne et que vous n’êtes pas un adepte du principe de précaution, vous avez tweeté que vos fennecs allaient pouvoir se qualifier à domicile, puisque la Somalie n’a plus de stades aux normes de la CAF depuis 1986.
Ainsi l’hôpital se moque de la charité, avec moins de bonne foi et de bonnes intentions. La soit disant «Mecque des révolutionnaires» perd de sa superbe dès que nous passons du virtuel, c’est à dire des discours creux, au réel.
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Nous devrions, en outre, tous remercier «le comité de vigilance» qui n’a cessé de dénigrer la capacité du Royaume à bâtir des stades nec plus ultra, en un temps record. Souvenez-vous des plateaux télé du pays voisin, et de ces émissions qui n’avaient pour vocation que d’instiller le doute quant à la capacité du Maroc de construire des enceintes en un temps record, et d’être prêt à temps pour la CAN.
Dans le logiciel de ces confrères, le pays voisin n’allait pas être prêt à temps, alors que l’Algérie avait des écrins comme le Stade Nelson Mandela ou celui de Tizi Ouzou. Visiblement, ces hommes de médias devront soit s’excuser ou se taire à jamais. Le Stade Moulay Abdellah a été rebâti en 14 mois, il est désormais le plus beau d’Afrique et peut dès maintenant accueillir des matchs au standard de la Coupe du Monde.
Le Stade Moulay Hassan l’est tout autant pour le plus grand bonheur des vrais supporters de la sélection algérienne. On est loin des 14 ans qu’a duré le supplice du Stade Mandela.
Le célèbre humoriste Fellag avait dans l’un de ses sketchs pointé du doigt les tares de son pays: «Dans le monde entier - et c’est devenu proverbial - quand un peuple coule, quand il arrive au fond, il remonte. Nous, quand on arrive au fond, on creuse !». Visiblement, le match Paradou-USMA est l’illustration de cette situation avec un stade plongé dans la pénombre à cause d’un éclairage défaillant, et un match qui a du se jouer grâce aux… phares d’un SUV.
En substance, à l’Est rien de nouveau sous le soleil. La désinformation digne des temps du rideau de fer est un art, le Morocco-Bashing est une doctrine et la Fake News permet de donner au citoyen lambda une image tronquée du voisin, qui ne peut être nommé que lorsqu’il s’agit de le vilipender.
Toutefois, ils seront nombreux à venir supporter leur sélection pendant la CAN, et ils verront in-situ un pays en mouvement, et des citoyens qui accueilleront à bras ouverts leurs frères algériens. Et pendant ce temps-là, ces gens-là, au lieu de balayer devant leur porte, continueront -comme dirait le grand Brel- à tricher.





