Il fallait bien que cela arrive un jour. La dernière fois que le Maroc s’est incliné en phase finale du CHAN, c’était en 2016. Autant dire une éternité. Lors de cette 4ème édition du CHAN, les Lions se sont inclinés en phase de groupes face à la Côte d’Ivoire (0-1) et n’ont pas pu accéder au deuxième tour.
Depuis, ils ont gagné les 5ème et 6ème édition, et fini par «zapper» la 7ème pour des raisons politiques qu’il est inutile de rappeler, la compétition ayant eu lieu en Algérie.
La défaite face au Kenya (0-1) a donc quelque chose d’historique ou presque. Les Kenyans, qui jouaient à domicile, l’ont d’ailleurs bien compris, célébrant leur victoire de la plus belle des manières. C’était un peu le match de leur vie, comme le dira plus tard leur entraineur, Benny McCarthy (un ancien grand joueur sud-africain). Et ils ont raison: ils ont battu la RDC et le Maroc, soit les deux favoris du groupe et peut-être bien de la compétition. Cela veut dire qu’ils ont les moyens d’aller au bout. Pourquoi pas?
Revenons au match. Les Marocains ont fait une excellente entame, en contrôlant les intervalles et en combinant sur les côtés, surtout à gauche avec un Belammari très actif. Malgré tout, leur présence à l’intérieur de la surface restait légère, ce qui les a empêchés de se créer de vraies situations de but. D’autant que la pelouse, un vrai champ de patates, se prêtait plutôt à un jeu direct.
En face, justement, les Kenyans ont joué avec leurs moyens, en adoptant un jeu direct. Les Marocains avaient le ballon, mais leurs hôtes se montraient plus dangereux, percutants. Si bien que l’ouverture du score n’a surpris personne.
Le problème des Lions, sur ce match, ce n’est pas tant la défaite, qui n’a rien de dramatique puisqu’elle n’hypothèque en rien ses chances de qualification. Ce qui fait mal, c’est que les joueurs de Sektioui avaient près d’une heure de jeu pour revenir dans le match, et qu’ils ont bénéficié de deux faits de jeu extrêmement favorables: par deux fois, la VAR leur a rendu service, d’abord pour exclure un défenseur kenyan peu avant la mi-temps, ensuite pour annuler un pénalty qui aurait pu être le but du break.
Même si les dieux du football leur ont souri, les Marocains n’ont jamais recollé au score et ne se sont guère montrés dangereux. Ou si peu.
On ne peut pas parler de frilosité puisque le sélectionneur a pris des risques avec un coaching très offensif. Il a joué toutes ses cartes, avec l’entrée en jeu des Lamliou, Errahouli, Mehri, Bougrine et El Kaâbi. Toute une armada offensive qui n’a pas pu déstabiliser une équipe pourtant réduite à dix.
Comment expliquer cet échec? S’il ne fallait garder que deux arguments, on dira: 1-pour gagner un match, il faut mettre à profit ses temps forts pour marquer (c’est en gros ce que Sektioui a déclaré après le match, faisant référence au début de la rencontre nettement à l’avantage des Marocains, et il a raison) ; 2-le Kenya, en face, était vraiment solide et a tout fait pour remporter une victoire ultra-méritée.
Il s’agit donc d’un coup d’arrêt, d’une bonne piqure de rappel. Sans plus. Inutile de dramatiser. Jeudi, Sektioui et ses hommes seront au pied du mur avec la quasi-obligation de gagner leur match face à la Zambie. Avant d’affronter la RDC dans ce qui pourrait ressembler à une petite finale. Ils ont leur destin entre les mains et doivent souffrir avant de sortir de ce groupe beaucoup plus équilibré que prévu. Allez les Lions!










