Dès que l'organisation du CHAN 2018 a été confiée au Maroc, les Lions de l’Atlas savaient qu’ils avaient la responsabilité de s'emparer du trophée. En jouant tous leurs matchs à Casablanca, les hommes de Jamal Sellami ont mis toutes les chances de leur côté. Le public, la pression, la pelouse parfaite… toutes les conditions étaient réunies pour écrire l’histoire, et l’équipe nationale l’a fait. Ce succès mérité était aussi programmé par la FRMF et le staff technique des Lions.
Une entrée en lice fracassante
Il n'y a pas meilleure façon de débuter une compétition que par une large victoire. Ça force le respect et met la pression sur les concurrents. Quand l’équipe du pays hôte est en forme, les adversaires prennent leurs précautions. D’ailleurs c’est le message qui a été envoyé par les hommes de Sellami, qui ont cartonné d’entrée contre la Mauritanie (4-0). Une fois que les 3 premiers points en poche, la pression s’est transformée en énergie positive. Les Lions enchaînent, battent la Guinée et assurent leur qualification pour les quarts de finale. Ils terminent premiers de la poule A, devant le Soudan.
L’arme fatale, le public casablancais
Loin de nous l'idée de hiérarchiser les supporters du pays, mais à Casablanca le football est différent. L’ambiance est plus chaude, le stade et la ville sont liés historiquement aux succès du football marocain. Tous les ingrédients étaient là pour faire de chaque match un jour de fête. Les bus et taxis de la ville blanche convergeaient vers le complexe Mohammed V, tandis que, munis de drapeaux, les supporters se dirigeaient en masse vers le stade, malgré les conditions météorologiques difficiles.
En moyenne, 40.000 supporters ont assisté aux matchs de l’équipe nationale. Mais la capitale économique n’était pas la seule satisfaction au niveau des gradins. Tanger a été la belle surprise. Le stade était souvent plein, surtout pour les matchs de la Libye. Avec une moyenne d’un peu plus de 20.000 supporters par rencontre, le grand stade de Tanger a vibré pour les Chevaliers de la Méditerranée qui ont chaleureusement remercié le peuple marocain pour son soutien inconditionnel.
L’organisation fait honneur à l’Afrique
L’organisation est un autre bon point de la compétition. Les sociétés qui se chargeaient de la sécurité ou de l’accès au stade ont exécuté leur mission avec professionalisme. Pas de scandales, pas de bousculades devant les guichets et portes du stade. Les autorités ont aussi fait leur travail à merveille durant la compétition, pour assurer son bon déroulement.
En posant la question à la cinquantaine de journalistes venus des 4 coins du monde pour couvrir le CHAN, la réponse était unanime: le championnat d’Afrique au Maroc n’a rien à envier à sa grande sœur, la Coupe d’Afrique des nations. À l’exception du niveau de jeu, les infrastructures et moyens mis en œuvre par la FRMF font honneur au continent.
Jouer cette compétition au Maroc a donné au pays une visibilité plus grande. Les agents recruteurs étaient deux fois plus présents en tribunes. Les différents observateurs nous confirment la présence, en moyenne, de 5 recruteurs par match, venus scruter les talents africains souvent loin des projecteurs dans leurs championnats respectifs.
Un finish en feu d’artifice !
Sur le terrain, les Marocains étaient explosifs lors de la finale. Après le dernier coup de sifflet, tous les supporters présents au stade et aux alentours ont levé la tête au ciel pour suivre les feux d’artifices du sacre. El Kaabi encore buteur, repart avec le titre de meilleur joueur et meilleur buteur de la compétition (9 buts en 6 matchs). Il devient alors l’un des joueurs les plus cotés du continent , et son éclosion arrive juste avant la Coupe du Monde.
Pour finir, les Lions de l'Atlas se sont débarassés du Nigéria (4-0) pour offrir au Maroc son premier succès dans le championnat d'Afrique des Nations.