Avec la finale de la Coupe du trône, la saison vient enfin de prendre fin sur le plan national. La finale opposait, hier à Fès, Berkane à Safi. Le champion sortant, par ailleurs vainqueur de la C3 africaine, contre le 8e de la dernière Botola.
Sur le papier, l’opposition paraissait déséquilibrée. Mais ceux qui suivent de près cette Botola ne seront pas surpris par la victoire de l’OCS. Parce qu’ils savent que c’est probablement l’équipe qui a posé le plus de problèmes à la RSB, et à Berkane même. 2-2, dans un match où le jeu en transition des Safiots a fait naitre des doutes chez le futur champion du Maroc.
La finale d’hier (1-1) a été la parfaite réplique de ce match de championnat. L’OCS a de nouveau posé d’énormes problèmes à la RSB. Même si la victoire finale a été longue à se dessiner, obtenue seulement aux tirs aux buts, elle est méritée. Au-delà même de cette finale, cette équipe de Safi méritait bien la victoire, eu égard à son long passé.
Safi est peut-être la seule place forte du football marocain, l’une des plus anciennes aussi, à n’avoir jamais remporté le moindre titre. Ni Botola, ni Coupe du trône. C’était une anomalie, et elle vient d’être réparée.
La Coupe du trône a, par ailleurs, cette faculté à récompenser des équipes qui n’auront jamais les moyens, ni les épaules solides, pour gagner un (long) championnat. Le Difaa d’El Jdida (DHJ) a attendu lui aussi la Coupe du trône, il y a quelques années, pour gagner son premier titre national, là aussi aux pénaltys.
Bravo donc aux Safiots, qui font avec les moyens de bord, et qui assurent une présence non-stop au sein de l’élite depuis plus de 20 ans. Ils ont plusieurs fois changé de nom (Tihad, Difaa, Wydad, Olympic), ils ont donné plusieurs grands noms au football national (pour les plus récents, on citera Hamdallah, Attiat Allah, Namli, Bachir Lahloumi, Mourad Jabrane, Adil, Ansri, Soufeir, etc.). Et qui disposent d’une excellente génération conduite par Lamirat et Errahouli, auteur d’un but maradonesque en final contre la RSB, peut-être le plus beau de la saison…
En attendant une DNCG à la marocaine
En France, on ne parle plus que de la relégation administrative de Lyon, grand club européen, en Ligue 2. Pourquoi ? Parce ses finances ne sont pas saines. A moins d’une injection de fonds dans les jours qui viennent, Lyon risque aussi d’être exclu de toute compétition européenne. Ce qui arrive au club de l’ancien président Aulas est le résultat d’une très mauvaise gestion comptable.
Ce cas doit nous donner des idées. Au Maroc aussi, nous avons besoin d’une instance de contrôle (en France, c’est la DNCG) capable de nous dire: attention à la banqueroute. Un club comme le Chabab de Mohammedia n’aurait jamais dû prendre part au dernier championnat. Il a d’ailleurs fait la pire saison possible en Botola: seulement 4 points pris en 30 journées, record absolu. A la limite, cela a quelque peu faussé le championnat.
Une DNCG marocaine aurait directement renvoyé le Chabab, en début de saison, dans les divisions inférieures. Sans faire perdre de temps à personne. Le cas du Chabab rejoint celui de Béni Mellal, dont la dernière montée en GNF1 a tourné au calvaire…
Vivement donc une instance qui contrôle, en amont, la solvabilité des clubs composant l’élite du football marocain. A bon entendeur.
