En football, tant qu’il y a des minutes à jouer, il y a de l’espoir

Phase de jeu du choc Real Madrid-Man City pour le compte du quart finale aller de la Ligue des champions

Phase de jeu du choc Real Madrid-Man City pour le compte du quart finale aller de la Ligue des champions. DR

Le passif est important entre les deux clubs. Tout le monde se souvient de la «remontada du 6-1», du transfert de Neymar et du conflit latent entre les deux présidents de clubs opposés frontalement, sur le projet de Super League.

Le 16/04/2024 à 14h41, mis à jour le 16/04/2024 à 14h56

A l’approche des quarts de finale retour de la 69ème édition de la Ligue des Champions, tous les espoirs sont permis pour l’ensemble des supporters des équipes en compétition. Il y a ceux dont les équipes sont en ballotage favorable et ceux qui espèrent un renversement de résultat, une «remontada» comme disent les médias espagnols.

A tout seigneur, tout honneur. Commençons par le match Manchester City-Real Madrid, la plus attendue de toutes les affiches. Le match aller a tenu toutes ses promesses. Très haut niveau technique, vitesse de circulation de la balle très élevée, suspense et retournement de situation, nombre de buts marqués, fair-play et engagement. Il aurait pu basculer à tout moment dans un sens ou dans un autre. Finalement, les dieux du football en ont décidé autrement et ont préféré remettre au match retour la décision finale.

Manchester City a l’avantage du terrain et un ascendant psychologique après sa victoire 4-0 la saison dernière. L’équipe est invincible à domicile, en Europe, depuis des années déjà et arrive avec un niveau de confiance élevé. Ce weekend, les Cityzens ont repris la tête du championnat après l’effondrement de ses deux rivaux Arsenal et Liverpool.

Pep Guardiola est conscient de l’avantage psychologique, mais il se méfie. Il est l’entraîneur qui a le plus souvent battu le Real, et par des gros scores parfois, mais il sait de quoi est capable son adversaire. Il n’oublie pas que le Real a battu son Barça, la plus belle équipe de Barcelone de tous les temps, au sommet de son art lors d’une finale de Coupe du Roi, qu’il a éliminé son Bayern en les battant deux fois dont un 4-0 à domicile et Manchester City il y a deux ans. 

Manchester City va récupérer quelques blessés importants (De Bruyne, Aké et Walker), ce qui augmente ses chances, tandis que le Real va perdre Tchouaméni et peut-être récupérer Militao, Vinicius et Bellingham, ces deux derniers doivent une revanche à leurs supporters après leur piètre prestation de la semaine dernière. Une seule certitude: on ne s’ennuiera pas à l’Etihad Stadium.

Le Bayern Munich garde toutes ses chances, mais digère mal l’humiliation que lui a fait subir Leverkusen en championnat. Seize points de retard sur le champion, c’est dur à avaler pour une équipe qui vient d’engranger 11 titres de suite. Les Anglais d’Arsenal s’effondrent, comme la saison précédente, au pire moment. Ce sont des Anglais, ils auront à cœur de montrer à leurs fans que la prestation du match aller relève de l’accident de parcours.

L’Atlético Madrid revient fort et a retrouvé le moral. La victoire face à Girona a fait danser ses vedettes. Les mêmes qui ont reproché à Vinicius ses pas de danse pour célébrer un but l’ont imité sans que personne n’y trouve à redire. Il faudra revenir sur le sujet du racisme latent qui mine le football européen de l’intérieur. En Europe, rien n’est jamais acquis et il faudra qu’ils s’attendent à souffrir face à Dortmund. 90 minutes, c’est long au Signal Iduna Park, le nouveau nom du BVB Stadion.

Enfin Barça-PSG, dès ce soir, déterminera le probable futur finaliste de la Ligue des Champions. Cette affiche est devenue un classique du football européen. Les deux équipes se sont très souvent rencontrées avec des scénarios incroyables. Real Madrid-Manchester City et PSG-Barcelone sont les affiches le plus souvent désignées par le tirage au sort, ces dernières années. Mbappé a terriblement déçu le public parisien lors du premier match. Toute cette semaine, les supporters étaient partagés entre la colère contre sa prestation et celle qui monte à l’encontre de l’entraîneur Luis Enrique accusé d’être à l’origine de sa démotivation.

Les réseaux sociaux pullulent de théories du complot loufoques sur le sujet. En réalité, personne n’a vu venir le Barça dont la défense retrouve un peu de sa sérénité avec le retour de Ter Stegen, absent tout le début de saison, et surtout l’éclosion du jeune Cubarsi au côté de l’incroyable Araujo. Pour se qualifier, le PSG devra faire preuve d’une grande personnalité et d’une autre attitude.

Le passif est important entre les deux clubs. Tout le monde se souvient de la «remontada du 6-1», du transfert de Neymar et du conflit latent entre les deux présidents de clubs opposés frontalement sur le projet de Super League.


    


Ces deux journées, c’est aussi la confrontation entre le football des supporters, représenté par les frères ennemis espagnols Real-Barça, et les clubs-Etats Manchester City, propriété d’un fonds d’investissement d’Abu Dhabi, et le Paris Saint-Germain, propriété du Qatar Sports Investissement.

Cette double confrontation ne se limite pas à ses aspects sportifs, Real et Barça sont impliqués dans un projet de création d’une Super League nécessaire à leur survie économique et à la préservation de leur identité historique. Le PSG ne veut surtout pas en entendre parler, les conditions drastiques que va leur imposer le cahier des charges du fair-play financier ne convient pas à leurs ambitions de faire du club parisien un géant du football mondial à coup de milliards, générés hors activités liées au football.

Manchester City, en proie également aux difficultés financières, est dans l'obligation de respecter les conditions du fair-play financier. Il est moins agressif sur ce registre. Ses propriétaires privilégient un système de «Slepping partner» qui sépare le politique du sportif.

Par Larbi Bargach
Le 16/04/2024 à 14h41, mis à jour le 16/04/2024 à 14h56