"C'était un grand champion qui a apporté de la joie à des millions de gens, en Argentine comme à Naples", a déclaré le souverain pontife argentin, au sujet de son compatriote, qui a aidé le club du sud de l'Italie à conquérir ses deux seuls titres de champion d'Italie (1987 et 1990) et l'Argentine à gagner le Mondial-1986.
"Il était aussi un homme très fragile", a ajouté Jorge Mario Bergoglio, qui avait rencontré Maradona en 2014 à Rome lors d'un "match pour la paix".
Le chef de l’Église catholique, âgé de 84 ans, a assuré avoir prié pour le défunt et envoyé un chapelet à sa famille, accompagné de mots de réconfort.
Dans cet entretien, le pape, qui est supporter de San Lorenzo, un club de Buenos Aires, a par ailleurs dressé des parallèles entre le sport et ses convictions, dénonçant les "champions riches", devenus "mous, presque des bureaucrates de leur sport".
"Personnellement, je pense qu'un peu de faim est le secret pour ne jamais se sentir repu, pour maintenir en vie cette passion qui, en tant qu'enfants, les a fascinés (les sportifs, NDLR)", a-t-il estimé
Le sport est pour François marqué par les victoires de ceux, nombreux, qui "ont de la sueur sur le front" sur ceux qui sont nés "avec le talent dans leur poche".
Le souverain pontife, premier pape originaire d'Amérique du Sud, a enfin fustigé le dopage, "pas seulement une triche, mais un raccourci qui réfute la dignité".
"Aucun champion ne se construit dans un laboratoire. C'est arrivé parfois et on ne peut pas être sûr que cela ne se reproduira pas, même si on espère que non! Mais avec le temps, on fera la différence entre les talents originels et ceux qui ont été construits: un champion naît et se renforce à travers l'entraînement", a-t-il insisté.
Le dopage reviendrait "à voler à Dieu l'étincelle qu'il a donné, par ses chemins mystérieux, à certains d'une manière particulière et en plus grande quantité."
"Mieux vaut une défaite propre qu'une victoire sale", a conclu François.