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Histoire. Il était une fois les rois du Maroc et les entraîneurs de la sélection nationale

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Kiosque360. Depuis les rapports fort conviviaux entre le roi Mohammed V et Larbi Ben Mbarek jusqu’au récent appel téléphonique de son petit-fils, le roi Mohammed VI, à l’entraîneur Houcine Ammouta, en passant par les rapports privilégiés entre le défunt Hassan II et de nombreux sélectionneurs nationaux, c’est toute une saga.
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Il y a quelques jours, le roi Mohammed VI a félicité l’entraineur Houcine Ammouta pour la belle prestation du onze national, qui venait de remporter le Championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux (CHAN-2021). Dans cet entretien téléphonique, le souverain a chargé Ammouta de transmettre ses chaleureuses félicitations à l’ensemble des joueurs et aux membres du staff technique et administratif de l’équipe nationale.

Ce n’est pas la première fois que le roi du Maroc félicite le sélectionneur de l’équipe nationale après un exploit du genre. C’est une tradition instaurée par le roi Mohammed V, au lendemain de l’indépendance, et consacrée par feu Hassan II et plus tard Mohammed VI, écrit le quotidien Al Akhbar dans son dossier consacré à ce sujet dans son édition du 12 au 14 février.

Les contacts entre la Perle noire, Larbi Ben Mbarek, tant en tant que joueur qu’en tant qu’entraîneur, et le roi Mohammed V sont nombreux, raconte le quotidien. Joueur déjà, le défunt roi, poursuit Al Akhbar, aimait assister à ses matchs au stade Marcel Cerdan, devenu stade d’honneur. Feu Mohammed V, poursuit le quotidien, affectionnait particulièrement le football, et Ben Mbarek, lui, se rendait souvent au palais royal de Casablanca où il jouait au basket avec le prince héritier Moulay El Hassan. A l’époque, Ben Mbarek jouait à la fois dans l’équipe du Wydad de basket et parmi celle de l’USM de football. Les rapports entre le défunt roi et l’ancienne gloire du football national vont bien au-delà du sport, puisque c’est entre les main du souverain que Louisette, la deuxième épouse de Larbi Ben Mbarek, s’est convertie officiellement à l’islam, un vendredi après la prière. Bien plus tard, lorsque le joueur a décidé de se retirer et d’investir ses économies au Maroc, c’est grâce aux conseillers financiers du roi qu’il a pu faire ses placements.

Le quotidien retient également de cette époque une brève colère du roi Mohammed V à l’encontre de Mohamed Belahcen Affani, plus connu sous le nom de «Père Jégo». L’ancien entraîneur du Wydad a refusé un poste de ministre de la Jeunesse et des sports. Approché par Hassan II, alors Prince héritier, pour faire partie du deuxième gouvernement El Bekkaye, en 1956, il a décliné l’offre, refusant de «travailler avec les Istiqlaliens». La même offre lui a été refaite indirectement une année plus tard. C’était au moment de recevoir une décoration des mains du roi lors de la finale de la Coupe du Trône. Mohammed V lui a confié qu’il aurait souhaité qu’il soit à ses côtés dans la tribune d’honneur.

Sur les traces de son père, Hassan II accordait un intérêt particulier au football national et ses rapports avec les sélectionneurs nationaux ont souvent donné lieu à des gestes mémorables. C’est ainsi que le défunt roi a nommé en 1974 un entraîneur qui a fui le régime totalitaire de Ceausescu en Roumanie. Le sélectionneur national pour lequel le roi a affecté une garde rapprochée, pour le rassurer, est entré dans l’histoire du football marocain pour avoir remporté la Coupe d’Afrique, en 1976. Georges Mardarescu avait initialement sollicité l’asile politique aux Etats-Unis, mais il a fini comme entraîneur de l’équipe nationale. Cependant, les rapports entre le roi et le sélectionneur national se sont limités à deux rencontres, en raison des difficultés de communication. C’était, en effet, Mehdi Belmejdoub, le directeur technique, qui transmettait les consignes du roi à Mardarescu. Ce dernier n’a passé que quatre années au poste de sélectionneur national qu’il a quitté au lendemain de la défaite de la sélection nationale face au Ghana, en 1978, au titre de la même compétition. Pour l’anecdote, à leur retour d’Ethiopie dans un avion militaire, les joueurs de la sélection nationale ont appris que le roi leur accordait une prime de 10.000 dirhams et une voiture chacun.

En 1979, poursuit le quotidien, quelques heures avant le match contre l’Algérie, feu Hassan II a dépêché un hélicoptère pour prendre l'entraîneur national, Guy Cluseau, à l’hôtel Samir. Au palais royal, le souverain a passé en revue les détails techniques avant le match et s'est inquiété du fait que la composition choisie par le sélectionneur pouvait surmener les joueurs. Ce à quoi ce dernier a répondu qu’à elle seule, la perspective d’un match contre l’Algérie était un motif pour se surpasser. Le match s’est soldé par une défaite de 5 à 0 à Casablanca.

En 1983, lors des jeux méditerranéens qui se sont déroulés dans la même ville, la sélection nationale installée dans un hôtel à Mohammedia a reçu un appel d’urgence, pressant ses membres de se rendre au palais royal de Skhirat. Ils y ont été reçus par le roi dans un cadre plutôt convivial où il a été naturellement question de la finale que l’équipe nationale allait disputer face à la Turquie. Après les avoir mis en garde quant à la force de cette équipe, le souverain a insufflé à l'entraîneur, le brésilien Jaime Valente, la tactique qui lui a permis de remporter le titre.  

Un autre entraîneur brésilien a eu les faveurs du défunt roi, souligne le quotidien. A peine José Faria, un autre entraîneur brésilien, avait-il foulé le sol marocain qu’il était déjà une légende du football marocain. Deux ans plus tard, il remportait son premier sacre africain avec les FAR. Devenu sélectionneur national, il lui arrivait souvent de discuter tactique et technique de jeu avec Hassan II sur les parcours de Dar Essalam. Une fois, le souverain lui a demandé, lors de l’une de ces rencontres, s’il s’était intégré dans la société marocaine après s’être converti à l’islam, avoir changé de prénom et épousé une Marocaine.

Un autre entraîneur, dont le nom a été associé pendant longtemps au football national, a eu les mêmes égards. Henri Michel est sans doute l'entraîneur qui a été le plus reçu par le défunt roi, au point de le déclarer citoyen marocain. En 1998, de retour en France où l’équipe nationale a été éliminée au premier tour de la Coupe du monde, reçu par Hassan II, Henri Michel a promis de remporter la Coupe d’Afrique des nations de 2000. Il n’a pas pu tenir sa promesse. Hassan II est décédé quelques mois plus tôt. Mais la tradition a été perpétuée. C’est ainsi qu’en 2004, alors que la sélection nationale conduite par Badou Zaki venait de battre le Mali (4-0) en demi-finale de la Coupe d’Afrique, l’entraineur national a reçu un appel téléphonique du roi Mohammed VI qui l’a félicité, ainsi que les membres de l’équipe et l’encadrement technique, pour cet exploit.

Par Le360
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