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On joue pour gagner, pas pour épater la galerie!

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Au Maroc, on aurait encensé Antony. Parce qu’on ne comprend pas encore tout à fait que les vrais champions sont ceux qui gagnent les matchs et les trophées, pas ceux qui collectionnent les gestes techniques «pour le plaisir».
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Le geste d’Antony, le Brésilien de Manchester United, a créé une polémique mondiale. Il y a les pour et il y a surtout les contre, beaucoup plus nombreux. Son entraineur, Ten Hag, a tranché: il a décidé, pour le match du weekend, de laisser Antony au repos. C’est une manière élégante de désavouer le geste d’Antony. Non, et non, cela ne se fait pas.

De quoi parlons-nous exactement? Lors d’un match de C3, disputé en milieu de semaine entre Manchester et Tiraspol (3-0), Antony improvise un geste technique de toute beauté. Quand il reçoit le ballon, loin de la surface adverse, il tente une «toupie», une manière de se tourner et retourner sans bouger, et sans rien faire du ballon. Geste spectaculaire, mais aussi beau qu’inutile. Quand il lâche enfin son ballon, sa petite passe est interceptée.

Alors qu’il aurait pu être loué pour son geste, Antony est descendu en flamme. On lui reproche d’avoir annihilé une possible occasion de but, autrement dit un manque d’efficacité. On l’accuse, surtout, d’avoir manqué de respect à son adversaire direct.

En Angleterre, c’est-à-dire dans le pays qui a vu naitre le football, le geste d’Antony ne passe pas. Parce qu’on ne joue pas pour épater la galerie ou chambrer l’adversaire. C’est à la limite de l’anti-fairplay. On mouille le maillot, on joue pour gagner. Et on préférera toujours un but marqué d’un «pointu» ou au bout d’un cafouillage, qu’un geste technique spectaculaire qui se termine par une perte de balle.

Le foot moderne, le foot pro, c’est cela. Efficacité et sobriété. Si le geste d’Antony s’était transformé en but ou passe décisive, on aurait crié au génie. Mais comme il n’a abouti à rien, la conclusion coule de source: non, Antony n’aurait jamais dû. Son geste devient inutile, voire stupide et irrespectueux pour l’adversaire.

Maintenant, si Antony jouait dans la Botola nationale, il est certain que son geste lui aurait valu les acclamations du public et des reporters de la télévision marocaine. «Quel geste ! Quelle aisance technique».

La différence de mentalité entre le foot d’hier, où l’on jouait en marchant et avec un marquage très lâche, et celui d’aujourd’hui, où le résultat prime sur tout le reste, est là. Surtout, la différence entre le foot de très haut niveau et le foot amateur, est là aussi.

Aujourd’hui encore, on se rappelle qu’en 1988, pour les éliminatoires des JO de Séoul, quand le Maroc jouait son avenir face à la Tunisie, feu Abdelmajid Dolmy avait tenté et réussi un geste magnifique de face à Tarek Dhiab. Un double pont, «aller et retour». Ce qu’on a oublié, c’est que jour-là, le Maroc avait perdu la manche aller (1-0), avant de se faire éliminer au retour (2-2).

A quoi a servi le double pont de Dolmy? A rien. Au lieu de jouer de l’avant, et de créer une éventuelle occasion de but, Dolmy a préféré ridiculiser le maestro tunisien.

A l’époque, on a salué le geste de Dolmy et oublié l’élimination. Aujourd’hui, on ne retiendrait que l’élimination. Et si le grand Dolmy évoluait aujourd’hui sous les ordres de Ten Hag, il aurait été écarté du onze-type pour le match suivant.

C’est cela qui fait la différence entre le foot d’hier et celui d’aujourd’hui. Et entre le foot pro, de haut niveau, et le foot amateur. A bon entendeur!

Par Footix marocain
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