En plus des matchs de l’Euro, il y a aussi ceux de la Copa America. Cela nous fait deux vitrines pour suivre l’évolution du football dans le monde. Une évolution que l’on peut tout de suite étalonner par rapport aux dernières éditions de la CAN africaine et de la Coupe d’Asie des nations.
Sans oublier, par-dessus le marché, que le souvenir du dernier Mondial, celui du Qatar, est encore dans toutes les mémoires. Ce qui nous donne un beau concentré et panorama du foot mondial.
Et que voit-on? Prenons l’Euro d’Allemagne pour commencer.
Au moment d’aborder les demi-finales, on peut déjà dresser un premier bilan. L’Euro est censé être la compétition la plus relevée au monde. Parce qu’elle regroupe la crème de la crème. En Allemagne, cette «vérité» ne s’est pas vraiment vérifiée. Le meilleur buteur du tournoi s’appelle le CSC (nombre de buts inscrits contre son camp, ou autogoals). Regarder la France, avec 3 petits buts en 5 matchs, et sans inscrire le moindre but dans le jeu (1 pénalty + 2 CSC), les Bleus sont en demi-finale. Pas terrible.
Maintenant, comparons le dernier carré de l’Euro à celui de la Copa America. Que vaut une affiche comme Argentine–Canada, comparée à un France–Espagne ou Angleterre–Hollande? En réalité, pas grand-chose. Parce qu’il n’y a pas photo.
L’Argentine a beau être championne du monde en titre, elle a beau se diriger vers un probable sacre en «Copa» et compter sur quelques uns des meilleurs attaquants du monde (Messi ou Lautaro), le jeu qu’elle propose n’a rien d’affriolant. Une «nasse» de joueurs dans l’entrejeu, et quelques individualités qui se réveillent de temps en temps pour aller piquer l’adversaire. Efficace, oui, mais guère emballant.
Pour résumer, la Copa America ne vaut pas l’Euro… Lequel Euro n’est pas ou n’est plus au niveau attendu.
Continuons le jeu des comparaisons utiles. La Coupe d’Asie, dont la dernière édition a souri au Qatar, a été bien entrainante et agréable à suivre. Mais le niveau technique reste faible. Ce n’est pas un hasard si le Qatar, qui a traversé le dernier Mondial comme un fantôme, domine cette compétition depuis deux éditions. Cela situe le niveau technique et tactique de cette Coupe d’Asie, sympathique mais limité.
Aucune de ces compétitions n’arrive à la cheville de la dernière CAN, abritée et gagnée par la Côte d’Ivoire. On y a vu des duels titanesques. Avec des scénarios de dingue, du suspense, de l’émotion. Sans oublier un arbitrage irréprochable et une organisation impeccable, avec de beaux stades et une belle réalisation technique.
La CAN, dont le Maroc accueille la prochaine édition, a fait des progrès de géant. Techniquement, mais aussi physiquement, le niveau était si relevé que les Lions de l’Atlas, 4ème au Mondial du Qatar, sont sortis dès les 1/8èmes. Quant à des sélections comme la Côte d’Ivoire, le Nigéria, la RDC ou l’Afrique du sud, nul doute qu’elles auraient fait bonne figure à côté de la Turquie, de la Hongrie ou de la Géorgie.
C’est bien la première fois que la CAN donne cette impression d’être plus relevée encore que l’Euro ou la Copa. Cette impression va-t-elle se perpétuer? Nul ne le sait. Mais ce qui est sûr, c’est que la force de la CAN tient à ses joueurs, qui évoluent dans les meilleurs clubs européens.
Ce n’est malheureusement pas le cas de la Ligue des champions africaine, qui ressemble plus au CHAN qu’à la CAN. La différence est énorme et le fossé continue de se creuser d’année en année.