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La Supercoupe d’Espagne au bon souvenir des Lions de l’Atlas

Gavi et Pedri, milieux de terrain du FC Barcelone, contre le Real Madrid en finale de la Supercoupe d'Espagne, le dimanche 15 janvier 2023 à Riyad. © Copyright : AFP
Xavi et Iniesta ont marqué l’histoire, Pedri, Gavi rêvent de suivre leurs traces; ils ont marqué cette finale et Gavi a été nommé Meilleur joueur du match! Il y a quelques semaines, ils s’étaient retrouvés face à l’équipe du Maroc en Coupe du monde Qatar 2022.
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Le football est un éternel débat, quand c’est fini y en a encore! On peut en parler avec un inconnu au stade, avec un collègue, avec son fils, son père, son patron, un collaborateur et depuis quelques années avec des amies. Ce sera toujours avec passion, respect et conviction du jour. Ce sont toujours les émotions qui tracent le chemin, une défaite, une victoire et les vérités d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui.

Dans un commentaire, à l’issue du match qui a opposé le Real Madrid au FC Barcelone, dimanche dernier, Arsène Wenger a déclaré: «Aujourd’hui en regardant Pedri et Gavi se déployer sur le terrain j’avais l’impression de voir Xavi et Iniesta des belles années de Barcelone ». Il n’a pas tort, beaucoup de supporters du club catalan ont été émerveillés par le spectacle fourni par ces deux génies en devenir. Ceux qui suivent l’actualité footballistique ne sont pas surpris de cette prestation, Pedri et Gavi sont les deux derniers vainqueurs du Trophée Kopa du meilleur jeune de l’année. Ce trophée créé par France Football en 2018 récompense le meilleur espoir mondial du football, âgé de moins de 21 ans. Il est attribué chaque année à la suite du vote d’un jury constitué des anciens vainqueurs du célèbre «Ballon d’Or France Football».

Xavi et Iniesta ont marqué l’histoire, Pedri, Gavi rêvent de suivre leurs traces; ils ont marqué cette finale et Gavi a été nommé Meilleur joueur du match! Il y a quelques semaines, ils s’étaient retrouvés face à l’équipe du Maroc en Coupe du monde Qatar 2022.

C’était en 1/8 de finale pour une place qualificative en quarts de finale. L’Espagne avait fait forte impression en battant le Costa Rica 7-0 pour son premier match du Mondial et très vite était devenue favorite pour le titre. Les Espagnols ont par la suite raté leur match contre l’Allemagne et surtout perdu contre une surprenante équipe du Japon qui finira en tête de leur groupe. Cette défaite a placé l’Espagne en deuxième position, pour être opposée au Maroc, premier de son groupe.  

Pedri, Gavi mais également Balde, Ansu Fati et Busquets, tous joueurs du FC Barcelone, avaient brillé lors du premier match, un peu comme face au Real dimanche dernier. Contre le Maroc, cela a été une autre paire de manche. Muselés par une formation marocaine disciplinée, courageuse, superbement organisée, ils seront éliminés.

Au lendemain du match contre le Maroc, les experts, un peu à l’unisson, ont expliqué sur les différents plateaux que le jeu à l’espagnole avait fait son temps et qu’il fallait une refonte totale du système de la «Roja». Ce système très largement inspiré du modèle de jeu enseigné à la Masia, l’école de formation du FC Barcelone, commençait à s’essouffler si l’on en croit les experts. Luis Enrique, entraineur de l’équipe nationale espagnole et ancien joueur et entraineur du Barça, en subira les conséquences et sera très vite remercié pour être remplacé par Luis de la Fuente.  

Avec la même identité de jeu, Barcelone vient de contredire toutes les théories développées au lendemain de ce match. Le club a en effet battu le Real en imposant son style de jeu fait de possession, de dédoublement de passes courtes entre les mêmes joueurs et de pression haute pour empêcher les attaques adverses. Même si le Real n’était pas dans son meilleur jour, la réussite du Barça interpelle ceux qui le voyaient fini. Le Real est tout de même le double champion d’Espagne et d’Europe, il est qualifié pour les 1/8 de finale en Ligue des Champions pour cette année et il a longtemps été leader de la Liga cette saison.

En réalité, cette victoire du Barça recontextualise le parcours de l’équipe nationale marocaine. Arsène Wenger, directeur du développement du football mondial à la FIFA, disait au soir de la victoire du Maroc contre le Portugal: «Ce Maroc nous a étonnés, ils ont quand même éliminé des équipes extraordinaires (l’Espagne et le Portugal) et le Portugal venait de faire un match époustouflant». Et il rajoute plus loin: « Ils sont extrêmement efficaces et on ne les prend jamais en défaut de concentration ni de solidarité. L’Espagne a toujours eu le ballon, zéro occasion de but pratiquement (il y a eu un poteau de Sarabia à une minute de la fin, ndlr)».

Finalement ce qu’il veut dire: ce n’est pas le style de jeu qui importe, ce sont les ingrédients qu’on y met, l’attitude, l’envie, la foi, niya (tiens, tiens !) et la solidarité.

Le Barça n’a pas remporté le trophée de la Super Coupe en imposant son style de jeu, ses joueurs l’ont gagné parce qu’ils ont mis de l’intensité, de l’engagement, de la concentration et de la simplicité. Avec le même dispositif et quasi les mêmes joueurs, l’Espagne n’a pas réussi à mettre en difficulté l’équipe nationale marocaine.

Le style donne une identité, Barça, Real, Brésil, Allemagne… tous ont une identité, elle se cherche dans l’ADN du club ou du pays. Le Maroc sous Regragui est en train de se doter d’une identité puisée dans les valeurs de la société marocaine, les mamans, l’estime de soi, la ferveur du public et sa fidélité. Ce n’est pas suffisant ! Pour continuer à gagner, il faudra une attitude, un comportement, de l’ambition et du talent. On n’en manque pas, n’est-ce pas M. Wenger?

Par Larbi Bargach
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