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L’African Football League, TGV ou simple locomotive?

Affiche de la Super Ligue Africaine © Copyright : DR
Le football est devenu un spectacle, un événement de grande envergure, il s’agit de donner les moyens et la qualité à l’élite africaine pour rivaliser avec ce qui se fait de mieux.
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Le football africain s’est résolument inscrit dans la révolution douce de sa compétition phare pour les clubs, la Ligue des Champions. Fort des résultats de ses clubs, deux ont déjà atteint la finale de la Coupe du Monde des Clubs, la CAF vient de franchir un nouveau palier en lançant la première édition de la Ligue Africaine de Football. Devançant une Europe frileuse, la CAF, soutenue par la FIFA, se lance dans une aventure dont on attend d’importantes ressources financières, un rehaussement du niveau des participants et un ruissellement positif entrainant dans son sillage l’ensemble du football du continent. Sans abandonner, dans un premier temps, la traditionnelle Ligue des champions, elle expérimente un nouveau format plus lucratif et plus spectaculaire avec des participants triés sur le volet. 
 
Pour la réussite du projet, ses promoteurs, la CAF et la FIFA se sont entourés d’un maximum de précaution. Il fallait éviter les erreurs commises par les douze clubs promoteurs du projet quasi mort-né de Super League Européenne qui a vu se dresser contre elle une armée d’hommes politiques, d’anciens joueurs et de supporters qui ont fini par dissuader les clubs anglais, italiens, la Juventus hésite encore, et l’Atlético Madrid. Seuls le Real Madrid et le FC Barcelone résistent et attendent patiemment une décision de justice avant de se prononcer.

Avec cette nouvelle compétition, la CAF vise les sommets du football pour ses clubs. A travers un financement bien étudié, des moyens importants seront mis à la disposition des clubs et des fédérations en vue d’améliorer le niveau technique, de favoriser la formation des catégories de jeunes, d’assurer la sécurité du métier de footballeur et d’investir dans les métiers liés au football, préparateurs physiques, médecine sportive jusqu’aux simples métiers de stadiers.

La CAF veut imposer des règles strictes pour des installations sportives aux meilleurs standards tant pour les conditions d’entrainement et de préparation des joueurs que pour le confort des spectateurs. Le football est devenu un spectacle, un événement de grande envergure, il s’agit de donner les moyens et la qualité à l’élite africaine pour rivaliser avec ce qui se fait de mieux. L’objectif est de proposer une offre en mesure de capter le public local et d’éviter qu’il se détourne des compétitions de proximité au profit des compétitions européennes ou celles des pays du Golfe. Cela va se traduire également par la généralisation de la Var et autres technologies telle la retransmission des matchs avec des techniques modernes de diffusion. Tout doit être fait pour améliorer l’attractivité du spectacle football en Afrique.

Les clubs invités pour cette avant-première sont au nombre de huit, la prochaine édition regroupera en principe 24 clubs, et les premiers match ont eu lieu ce dernier week-end. Elle regroupe certains des clubs les plus prestigieux du continent.

Al Ahly du Caire, le premier club de football en Afrique, le club le plus titré, avec 11 Ligues des Champions, il trône bien haut au firmament de la compétition. Il détient également un record de championnats égyptiens avec 43 titres remportés depuis sa création. Le Tout Puissant Mazembe détenteur de 5 Ligues des Champions et 19 championnats locaux. Le club congolais est le club phare de Lubumbashi. C’est un des premiers grands clubs à avoir rayonné en Afrique, il avait éliminé la grande équipe des FAR, ossature de l’équipe nationale marocaine, en 1968 en demi-finale à Casablanca 3-1 après un nul à l’extérieur 1-1. A l’époque l’équipe était connue sous le nom de Tout Puissant Englebert.

Le Wydad de Casablanca, le plus connu des clubs marocains, compte tenu de son passé nationaliste et de ses performances locales, régionales et internationales. Fort de ses 3 Ligues des Champions et de ses 22 titres de Champions de la Botola, il a toute sa place dans cette prestigieuse nouvelle compétition. L’Espérance de Tunis avec ses 4 Ligues des Champions et 32 titres nationaux en Tunisie s’impose naturellement ainsi qu’Enyimba, le représentant du Nigéria avec 2 Ligues des Champions et 9 titres locaux. Viennent ensuite Mamelodi Sundown une fois titrée en Ligue des Champions et 16 fois championne d’Afrique du Sud. C’est aussi le club du Président de la CAF, M. Motsepe. Enfin deux valeurs montantes du football africain, le Champion de Tanzani, Simba Sports, 22 fois champion local, et le Petro Luanda, le champion d’Angola 17 fois.

On peut regretter l’absence de clubs prestigieux du football africain, tel que le Zamalek, 5 fois champion d’Afrique, le Raja de Casablanca, 3 C1 africaine, tout comme la disparition relative des radars de clubs importants comme le Hafia de Conakry (3 fois champion), le Canon de Yaoundé (3 titres) et Asante Kotoko du Ghana (2 titres), la Jeunesse de Kabylie, etc. Mais il fallait bien faire des choix, privilégier le palmarès récent et récompenser la bonne gouvernance.

En tous cas, l’expérience lancée avec l’aval et la bienveillance de la FIFA peut s’avérer profitable au football africain. Mais à quel rythme? Celui d’une simple locomotive ou d’un TGV? En se basant sur les premiers matchs, c’est plus que prometteur, avec notamment un arbitrage digne des grandes compétitions. Le représentant marocain a tiré son épingle du jeu, le WAC a remporté une victoire qui peut s’avérée décisive lors du match retour, prévu à Casablanca ce jeudi à 19 heures.

Par Larbi Bargach
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