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Le bilan de l’année 2023 en football au Maroc

Les Lions de l'Atlas lors de la victoire contre le Liberia, au Complexe Mohammed V, le 13 juin 2022. © Copyright : DR
Le gap qui se creuse entre les résultats des équipes nationales toutes catégories confondues et ceux des clubs censés représenter le pays n’est pas inquiétant mais il mérite d’être corrigé rapidement. C’est le rôle de la Ligue.
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Le premier bilan de la saison ne pourra pas être complet sans référence aux performances des équipes nationales du Maroc sur la scène internationale. L’exploit de Qatar 2022, loué par l’ensemble des médias et du public a eu une suite, à Tanger d’abord, lorsque les Lions de l’Atlas ont battu l’équipe nationale du Brésil au cours d’un match amical de prestige. Une première historique suivie d’une excellente entrée en matière aux éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde 2026, ponctuée par une victoire à Dar es Salam en Tanzanie, une des nations émergentes du football africain.

Les U23 se sont fait remarquer également en remportant le titre de champion d’Afrique de la CAN de la catégorie, face à l’Egypte après un parcours épique au cours duquel ils ont battu le Mali, réputé pour ses équipes de jeunes, le Congo, le Ghana et la Guinée. Qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques, ils se sont également permis de battre en match amical l’équipe des U23 du Brésil à Fès (1-0). Un retour était programmé, annulé à la dernière minute en raison de la catastrophe qui a frappé le pays, le séisme d’Al Haouz.

Les U17, finalistes de la CAN qui s’est déroulée en Algérie, face au Sénégal, ont brillé également. Les Lionceaux ont, à cet égard, réalisé un excellent parcours. Ils ont battu successivement l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie et le Mali. Qualifiés pour la Coupe du Monde des moins de 17 ans, ils ont percé dans la compétition. Ils ont atteint les quarts de finale et sont tombés face au Mali. Cette même équipe qu’ils avaient éliminés à la CAN en Algérie, quelques mois auparavant. Au mondial U17, les représentants marocains ont battu le Panama, et l’Indonésie, pays organisateur avant d’éliminer l’Iran en 1/8ème de finale.

Enfin au niveau du football féminin, les Lionnes se sont qualifiées pour la première fois aux phases finales de la Coupe du Monde. Sans expérience elles se sont effondrées, face à l’Allemagne lors du premier match, avant de se ressaisir et d’obtenir une qualification inespérée au deuxième tour, grâce à des victoires face à la Corée du Sud et à la Colombie. Elles s’arrêteront en 1/8ème, éliminées par l’équipe de France.

Au niveau des clubs, le bilan est moins lumineux, la nouvelle défaite du Wydad de Casablanca, en face de poule, compromet sérieusement ses chances de qualification en quart de finale de la nouvelle édition de la Ligue des Champions d’Afrique. Défait, face au Simba SC de Tanzanie (2-0), mardi dernier à Dar es Salam, le club leader du football marocain est en sérieuse difficulté dans la compétition phare des clubs africains. Il n’a plus son destin en main. Deux victoires de Simba face à l’ASEC et Jwaneng Galaxy mettrait définitivement le Wydad hors compétition même s’il gagne ses deux prochains matchs.

Cette défaite fait suite à une autre défaite en finale de Ligue Africaine de Football. Le public marocain espérait un meilleur parcours pour le club. Depuis 2016, l’équipe du Wydad a accumulé les performances au niveau continental, demi-finaliste en 2016, vainqueur en 2017, quart de finaliste en 2018, finaliste en 2019, demi-finaliste en 2020 et 2021, vainqueur en 2022 et finaliste en 2023. Même si peu de clubs en Afrique peuvent prétendre à une telle accumulation de bons résultats, c’est une dynamique qui est rompue. L’AS FAR, championne du Maroc la saison dernière, n’a pas pris le relai, elle n’a même pas pu accéder aux phases de poule. Idem pour le FUS en Coupe de la CAF. Ce sont pourtant les clubs les mieux gérés du football national. Seul la Renaissance Sportive de Berkane sort du lot et avec 3 victoires et 1 nul, l’équipe préserve toutes ses chances de qualification au prochain tour.

Le grand absent des compétitions africaines, c’est le Raja de Casablanca, auteur d’une saison catastrophique en 2022-2023. Il n’était pas qualifié cette saison.

En ce qui concerne le football féminin de club, on peut dire aujourd’hui que l’AS FAR n’est plus seule. Une étoile est née grâce au brillant parcours du Sporting Club de Casablanca en Ligue des Champions féminine en Côte d’Ivoire. Finaliste du tournoi devant l’AS FAR, troisième, elles ont été la belle surprise pour les supporters marocains.

Le gap qui se creuse entre les résultats des équipes nationales toutes catégories confondues et ceux des clubs censés représenter le pays n’est pas inquiétant mais il mérite d’être corrigé rapidement. C’est le rôle de la Ligue.

Au-delà de sa contribution au rayonnement du pays dans son environnement immédiat, le football engendre des recettes importantes, distribuées par les sponsors en fonction des résultats. Le Wydad déjà qualifié pour la prochaine Coupe du Monde des Clubs de la FIFA va recevoir, si l’on en croit les rumeurs, la somme colossale de 600 millions de dirhams, juste pour les frais de participations au tournoi. Un montant jamais perçu, en une fois, par aucun club au Maroc. Un saut qualificatif important qu’il faudra savoir gérer. L’argent booste le développement à la condition qu’il soit correctement utilisé. L’exemple du Barça, en grosse difficultés financière depuis 2017, alors qu’il sortait de la phase le plus prolifique de son histoire, en résultats sportifs et en recettes, doit être retenu.

Par Larbi Bargach
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