Le quotidien Le Monde a consacré un article aux footballeurs du Maghreb et d’Afrique subsaharienne qui ont été précarisés avec la pandémie de coronavirus et l’arrêt des matches. Parmi les témoignages les plus poignants figure celui d’Ali Fanidi un joueur du WST Téméra.
Habitué à toucher 500 euros mensuels et à subvenir aux besoins de ses parents, le joueur de 28 ans a été privé de revenus pendant cinq mois. «J’ai sollicité le syndicat, qui m’a versé l’équivalent d’un mois de salaire», explique-t-il. L’Union marocaine des footballeurs professionnels (UMFP) avait en effet pris l’initiative de verser à plus de trente joueurs l’équivalent d’un mois de salaire.
Cette aide n’a évidemment pas suffi à résoudre les difficultés de Fanidi. «J’ai pu compter sur l’aide de quelques amis», confie-t-il au journaliste du Monde. Il a alors été obligé de contracter des dettes jusqu’à ce que, à la fin du confinement, son club lui verse 1.000 euros qui lui ont permis de rembourser l’argent emprunté.
Mais pour ce joueur comme sûrement pour d’autres, les dégâts sont plus profonds qu’un manque à gagner temporaire. C’est toute la confiance qui reliait Ali Fanidi à ses dirigeants qui a été rompue. «Je me suis senti abandonné et, psychologiquement, j’ai traversé des moments difficiles. Aujourd’hui, je n’ai plus de club, peu d’argent devant moi et la galère continue», résume le jeune homme. Avant de conclure, esprit sportif oblige: «Au moins cette expérience m’a endurci».