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Le champion d'Afrique U23 s'offre les héritiers de Maradona et Messi

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L’équipe de Tarek Sektioui vient de raviver une flamme que les Marocains croyaient éteinte depuis la malheureuse campagne de la Coupe d’Afrique des Nations.
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Les supporters marocains ont vécu une suite d’émotions intenses, mercredi 24 juillet, lors du premier match de leur équipe nationale U-23 face à son homologue argentine dans le cadre du tournoi de football des Jeux olympiques de Paris 2024. Le sentiment qui a prévalu tout au long du match est globalement positif, tant les jeunes joueurs marocains ont ébloui par leur maîtrise, leur talent et leur solidarité. C’est de bon augure, même si c’est encore trop tôt pour tirer des plans sur la comète.

Le monde du football a frôlé une grande polémique que tentent de faire survivre les médias argentins. Il semblerait que l’Argentine compte déposer un recours devant la FIFA, un effet de manche probablement. On peut être champion du monde et mauvais perdant. En réalité, un nul arraché 30 secondes après un rajout scandaleux de 15 minutes de temps additionnel aurait pu avoir des conséquences désastreuses sur la suite de la compétition. Il n’est pas question de dire que ce nul aurait été volé par la sélection argentine.

L’Albiceleste, très empruntée jusqu’au but du fils de Simeone, l’entraîneur de l’Atlético Madrid, a livré une excellente fin de match et aurait pu, après avoir réduit le score, égaliser. Le vol était ailleurs, avec comme acteur principal l’arbitre suédois du match, M. Glenn Nyberg. Ce dernier, international depuis 2016, s’est déjà fait remarquer au cours de la saison, en quart de finale de la Ligue des Champions lors du match qui a opposé le Bayern Munich à Arsenal. Il a refusé d’accorder au Bayern un penalty lorsqu’un joueur de l’équipe anglaise a carrément attrapé le ballon avec ses mains. Il a justifié son refus par une faute d’inattention du joueur et non par une faute délibérée.

Des fautes d’inattention, il en a commis plusieurs au cours du match du Maroc. Le nombre de d’agressions des coéquipiers d’Alvarez, non sifflées, est impressionnant, sans compter les cartons jaunes non distribués aux Argentins, dont l’engagement physique au cours de ce match rappelait d’autres sports, mais certainement pas le football. En revanche, il retrouvait toute sa lucidité lorsqu’il s’agissait de siffler des fautes marocaines. Et lorsqu’elles n’existaient pas, il en inventait.

Il faut savoir que 15 minutes de temps additionnel, c’est le maximum autorisé par la FIFA. C’est une recommandation instaurée depuis la Coupe du Monde 2022 au Qatar pour éviter les pertes de temps pratiquées par certaines équipes.

C’est le second but argentin, annulé pour hors-jeu flagrant, qui allait déclencher une polémique éteinte, deux heures plus tard, avec la confirmation de l’annulation du but argentin.

Elle a vite enflammé les réseaux sociaux, toujours avides de sensations fortes, notamment auprès des supporters français, qui n’ont toujours pas digéré leur défaite face aux Argentins en 2022. Les Colombiens et les Brésiliens en ont également profité pour cracher leur venin. Il faut dire que l’Argentine est un pays mal aimé dans le monde du football. Sa sélection n’a jamais bénéficié de la popularité de la Seleção brésilienne, malgré les immenses joueurs que sont Messi, Maradona et l’admiration sans borne qu’ils suscitent. Les gestes obscènes du gardien argentin à la fin du match de la finale de la Coupe du Monde 2022 et les chansons racistes entonnées à l’encontre des joueurs français, dernièrement, ne vont pas améliorer son image.

En face, le Maroc des U-23 a séduit, et un nul après une partie parfaitement maîtrisée aurait fait tache. C’est la première fois, dans l’histoire de l’équipe nationale, que les Lions de l’Atlas remportent une victoire face à une équipe sud-américaine en match officiel. Ils avaient battu, en match amical, le Brésil, il y a quelques mois. C’est une belle satisfaction et la confirmation d’un nouveau palier franchi par le football marocain.

D’abord au niveau du public. L’équipe nationale a gagné en popularité et joue à domicile n’importe où en Europe. C’était déjà le cas en Russie et au Qatar. C’est une donnée importante à laquelle il faudra s’habituer, car elle déplacera le curseur des exigences. Il faudra juste s’assurer que le public, familial et bon enfant, ne soit pas pollué par l’arrivée de voyous qui n’ont pas leur place dans un stade. Elle améliore son positionnement sportif. En un an et demi, elle a réussi à battre cinq équipes du Top 10 du classement FIFA : la Belgique, l’Espagne, le Portugal, le Brésil et l’Argentine, renforcée par quatre titulaires de l’équipe A championne du monde. Les Lions de l’Atlas ont également fait jeu égal avec la Croatie et perdu face à la France, un match marqué par une polémique sur un penalty refusé à Boufal.

L’équipe de Tarek Sektioui vient de raviver une flamme que les Marocains croyaient éteinte depuis la malheureuse campagne de la Coupe d’Afrique des Nations. Avec des joueurs comme Ben Seghir 19 ans, Akhomach 20 ans, El Khanouss 20 ans, Richardson 22 ans, et Targhaline 22 ans, le Maroc peut voir venir en restant raisonnablement optimiste. Il reste deux matchs de groupe avant d’accéder aux quarts de finale du tournoi: le premier face à l’Ukraine et le second contre l’Irak.

Autant dire que tout reste à faire. Il s’agit par conséquent de garder la tête froide et d’éviter de s’emballer; on a vu où ça nous a menés en Côte d’Ivoire. Un accident de parcours, si l’on retient la leçon, mais au final, on peut légitimement être fier du parcours de toutes nos équipes nationales depuis deux ans et beaucoup espérer pour l’avenir. Car au final, il vaut mieux espérer qu’attendre.

Par Larbi Bargach
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