Le football européen, bilan à mi-parcours

La véritable saison du football européen commence en janvier. C’est là que les choses sérieuses commencent et que les titres sont attribués. Pour les amateurs de football marocain cette reprise sera occultée, pendant au moins un mois et demi, pour cause de Coupe d’Afrique des Nations. Cette compétition à laquelle va participer l’équipe des Lions de l’Atlas est très attendue, le Maroc va l’aborder avec des ambitions nouvelles et un statut de favori.

Il n’en reste pas moins qu’il y aura toujours une place pour le football de l’élite mondiale, celui géré, pour le moment, par l’UEFA et les différentes Ligues nationales européennes.

Après une saison de Mondial, joué exceptionnellement en décembre, pour des raisons liées au climat, le football européen retrouve son rythme traditionnel. Après la trêve des fêtes de fin d’année, une dizaine de jours environ, le football reprend ses droits. Cette trêve hivernale, il y a encore quelques années, durait un peu plus d’un mois, ce n’est plus le cas sauf en Allemagne et dans les pays d’Europe du nord. Elle est programmée pour coïncider avec les fêtes de Noël un peu partout, sauf pour les Anglais qui programment des matchs en fin d’année, le Boxing Day, avant de libérer les joueurs en début d’année pour des congés mérités.

Ce début de saison a été marqué par quelques surprises un peu partout.

En Bundesliga, une équipe est en train de surprendre tout le monde et dominer outrageusement le championnat allemand. Le Bayer Leverkusen est en tête devant l’éternel Bayern avec un coefficient de victoires impressionnant 13 victoires en 16 matchs et aucune défaite. Elle est dirigée par un entraîneur, que vont probablement s’arracher les grands clubs dans pas très longtemps, Xabi Alonso. Ancien métronome de la Real Sociedad, de Liverpool, du Real Madrid et du Bayern de Munich, il a marqué le football espagnol avec lequel il a gagné une «Coupe du Monde» et deux «Euro».

Mais c’est en temps qu’entraîneur qu’il impressionne. Sa première saison en 2018 avec l’équipe des U13 du Real sera spectaculaire, il terminera champion d’Espagne et invaincu. L’année suivante, il dirigera l’équipe de la réserve de la Real Sociedad en troisième division et lui permettra d’accéder en deuxième division deux années plus tard. La saison dernière il a été contacté en milieu de saison par le Bayer Leverkusen, en souffrance de résultats. Ils étaient en situation de relégable lorsqu’il est arrivé. Ils finiront 6ème à l’issue de la 34ème journée. Cette année, ils sont premiers et qualifiés en Europa League avec 6 victoires au compteur en 6 matchs en phase de groupes. Cerise sur le gâteau, il entraîne un des joueurs les plus prometteurs du football national, Amine Adli.

Autre grosse surprise de ce début de saison, Girona, l’équipe de la banlieue barcelonaise, en tête de la Liga avec le même nombre de points que le Real Madrid. Le secret de cette performance? à nouveau un entraîneur de grand talent. Michel, à ne pas confondre avec l’ancien joueur de la fameuse «Quinta del Buitre» du Real Madrid, est un entraîneur brillant. Il a réussi à faire monter l’équipe de Huesca en première division, l’année de sa prise de fonction. Depuis qu’il a pris en charge Girona, il a transformé l’équipe que ce soit sur le plan du jeu ou de l’ambition. Sa victoire face à Barcelone à domicile par 4 à 2, avec la manière, a marqué les esprits.

En Premier League, c’est Aston Villa, coaché par un autre entraîneur espagnol, Unai Emery qui a créé la surprise de cette première partie de saison, qui a commencé fin août. Son équipe est en tête, à égalité de points avec Liverpool, devant Manchester City et Arsenal, excusez du peu. En France et en Italie la hiérarchie est globalement respectée.

Les clubs des principaux championnats européens qui inquiètent sont Manchester United, qui multiplie les contreperformances, et en Hollande, l’Ajax d’Amsterdam, déjà relégué à 23 points du premier après 16 journées et un début de saison catastrophique. Il est vrai qu’en face, une équipe roule sur l’or. Le PSV Eindhoven est en train de faire tomber tous les records avec 16 victoires en 16 rencontres de championnat. C’est une demi surprise lorsqu’on connait le palmarès du club.

Les saisons d’après Coupe du Monde marquent toujours une rupture. Après chaque édition, des joueurs arrêtent leurs carrières, d’autres se révèlent et le panorama du football mondial se modifie. Le changement le plus important, post mondial cette fois, c’est le départ de deux joueurs légendes qui ont marqué les quinze dernières années en Europe, Messi et Cristiano. Messi, enfin champion du Monde avec l’Argentine, est parti à Miami aux Etats-Unis, siège de la prochaine édition de la compétition en 2026 avec le Mexique et le Canada, Cristiano en Arabie Saoudite, seul candidat à l’organisation de l’édition 2034, quatre années après celle prévue au Maroc, en Espagne et au Portugal.

Ce ne sont pas les seuls. Neymar, Benzema, Sadio Mané, N’Golo Kanté, Fabinho et bien d’autres les ont suivis. Seul résiste, pour le moment Luka Modric, dont la longévité et la combativité au haut niveau surprend tant au Real qu’avec son équipe nationale, la Croatie.
 
Une nouvelle génération arrive, elle ne manque ni de talents, ni de personnalités, ni d’ambitions. Elle est conduite par les valeurs sures que sont Mbappé, Haaland, Bellingham et Vinicuis et se compose de João Félix, Pedri, Antonio Silva, Bajcetic, Gavi, Osimhen, Camavinga, Rodrygo et tant d’autres. On trouve dans cette nouvelle génération des Marocains: Bilal El Khannouss, Chadi Riad, Amir Richardson et Abde Ezzalzouli et ce n’est pas pour nous déplaire. On va suivre leurs carrières avec les Lions et dès la mi-janvier en Côte d’Ivoire à San-Pédro.