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Le Maroc des exploits s’exporte bien

Le staff marocain de la Jordanie. © Copyright : AFP
C’est prometteur. Le football mondial est en train de muter, son centre de gravité européen bascule et le football marocain a toute sa place dans le nouveau monde qui se dessine.
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La qualification de la Jordanie pour la finale de la Coupe d’Asie de football 2024 est un des plus grands exploits de la saison footballistique qui commence. Jamais le football jordanien n’avait atteint un tel niveau dans sa confédération et personne ne l’attendait aussi haut. Cette compétition continentale n’a jamais vraiment intéressé le public amateur de football, d’autant qu’elle se déroule en même temps que la CAN de Côte d’Ivoire pour laquelle le Maroc était, avec le Sénégal, un des grands favoris. C’est bien entendu la présence de Ammouta, comme sélectionneur du pays, qui a attisé la curiosité du public marocain.

Ammouta n’est pas un inconnu pour ceux qui s’intéressent au football du pays. Il a joué à Khémisset, dans le club de sa ville natale, au FUS de Rabat et dans les pays du Golfe. Il a ensuite entrainé le FUS et le Wydad avec lequel il a gagné une Ligue des Champions pour ne retenir que l’essentiel. Il a également entrainé au Qatar et avait sous sa coupe Xavi Hernandez, la légende du Barça et entraineur actuel du club catalan. Il n’est réputé ni pour son humour ni pour son sourire, c’est plutôt sa rigueur et son professionnalisme qui le distinguent.

Après l’exploit d’amener l’équipe nationale hachémite en demi-finale de la Coupe d’Asie, il a réalisé l’impensable en la qualifiant pour la finale. La Corée, qu’il a éliminée en demi-finale, est un pays majeur du football asiatique, elle est entrainée par la légende allemande, Klinsmann. C’est le seul pays asiatique à avoir atteint une demi-finale de Coupe du monde. C’est dire son aura dans la compétition. Pour cette performance, Klinsmann n’a pas manqué de le féliciter très chaleureusement et très sportivement.

Pour mesurer le poids de la prouesse jordanienne, il convient de préciser que cette Coupe n’a pas du tout fait bouger les lignes hiérarchiques en Asie. Les cinq représentants de l’Asie en Coupe du monde ont tous fait un parcours sans faute et tenu leurs statuts de favoris. La Corée est la seule équipe à avoir été éliminée par un pays asiatique non qualifié à la Coupe du monde. L’Arabie saoudite a été éliminée par la Corée et le Japon par l’Iran, ils étaient tous présents à Qatar 2022. C’est dire à quel point Ammouta et son staff ont du mérite.

La comparaison avec Regragui, l’emblématique entraineur de l’équipe nationale marocaine, s’impose et fait l’objet de grosses discussions dans les cafés les plus fréquentés du pays. Leurs parcours respectifs ne sont pas anodins. Ils sont tous les deux passés par le Qatar, théâtre de leurs exploits et entrainé deux clubs mythiques, liés à l’indépendance du pays, le Fus de Rabat et le Wydad de Casablanca. Tous les deux ont gagné des titres partout où ils sont passés.

Ammouta, avec le FUS a remporté le championnat (D2), la Coupe du Trône et la Coupe de la CAF. Avec le Wydad, la Botola et la Ligue des Champions. Au au Qatar, il a remporté championnat, Coupe et Ligue des Champions AFC. Il a à son palmarès un titre de champion avec les FAR dont il était directeur sportif et avec l’équipe nationale des joueurs locaux, il a remporté le CHAN en 2020. 

Regragui a, pour sa part, marqué de son empreinte l’histoire du FUS avec lequel il a remporté l’unique Botola de son histoire. Il a gagné la Coupe également, un titre de champion au Qatar et un championnat et une Ligue des Champions avec le Wydad.

Ce sont d’excellentes références pour le football national et pour son encadrement. Ce ne sont pas les seuls, d’autres cadres marocains ont brillé ces derniers mois. Issam Charai, entraineur des U-23 champions d’Afrique de la catégorie et dont on attend beaucoup lors des prochains Jeux Olympiques d’été à Paris. Said Chiba, jeune entraineur des U-17, finaliste de la CAN et quart de finaliste du Mondial. Une petite défaite face au Mali, qu’il avait battu lors de la CAN, l’a empêché d’atteindre le dernier carré.

C’est prometteur. Le football mondial est en train de muter, son centre de gravité européen bascule et le football marocain a toute sa place dans le nouveau monde qui se dessine.

Malgré les conditions climatiques difficiles, le niveau des compétitions en Afrique et en Asie monte en flèche. Depuis trois semaines, le public est rivé sur ses postes de télévision dés le début de l’après-midi pour voir jouer soit les équipes africaines encore en course, soit les asiatiques.

Pour les finales continentales de cette fin de semaines, deux équipes seront particulièrement suivies, la Jordanie en Asie, et la Côte d’Ivoire en Coupe d’Afrique des Nations.

Les Marocains ont le sentiment d’être pour quelque chose dans la présence de ces deux sélections à un tel niveau. Ils n’ont pas totalement tort.

La Côte d’Ivoire a été repéchée grâce au Maroc et son fairplay. Il n’était pas obligé de battre la Zambie pour se qualifier au tour suivant et de mettre le paquet pour y parvenir. La Jordanie, grâce au staff marocain, a atteint la finale. Ce sont là deux résultats exceptionnels. Il faut dire que le Maroc des exploits s’exporte bien.

Par Larbi Bargach
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