Depuis l’annonce d’une candidature conjointe du Maroc, de l’Espagne et du Portugal par Sa Majesté le Roi, les principaux protagonistes du projet, à savoir les membres des 3 fédérations, se sont mis au travail et vont probablement mettre en place rapidement des commissions en vue de préparer et présenter à la FIFA le meilleur dossier possible. Le Maroc a un avantage important: c’est sa 6e tentative et à chaque fois, il a su capitaliser et apprendre de ses erreurs. Le dernier dossier présenté, concernant l’organisation de la Coupe du Monde 2026, était probablement le meilleur. Il aurait pu aboutir n’eussent été la qualité et la puissance du dossier concurrent, à savoir celui des Etats Unis, chef de file d’un consortium composé également du Canada et du Mexique.
Les supporters marocains sont conscients de la force de cette nouvelle candidature. En s’alliant à deux puissances du football mondial, leur candidature part favorite. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils sont co-responsables de sa réussite. En effet, si on peut faire confiance aux autorités des trois pays pour faire aboutir ce projet, aucun de ses pays ne lésinera sur les moyens à déployer pour gagner, leurs seules volonté et implication ne suffiront pas.
Être candidat, c’est répondre à un cahier des charges précis et exigeant. En ce qui concerne le Maroc, il sera prêt. Les projets de rénovation et de construction de stades sont bien avancés. Les projets d’infrastructures sont nombreux et concernent plusieurs secteurs. Certains de ces projets n’ont pas attendu la candidature pour atteindre un stade avancé dans les études et on peut s’attendre au lancement de nombreux appels d’offres dans les prochaines semaines. Le TGV jusqu’à Agadir, le triplement des voies pour les autoroutes, le déploiement de la 5G sur tout le territoire, l’amélioration des infrastructures urbaines, la construction d’hôpitaux, etc. font partie des dossiers les plus avancés. La signature récente d’une feuille de route du tourisme 2023-2026 en dit également long sur la volonté des autorités de donner un coup de pouce au Nouveau Modèle de Développement pour faire aboutir cette candidature.
En impliquant les joueurs de l’équipe nationale dans des actions sociales et sociétales, la Fédération royale marocaine de football a compris les enjeux. C’est une très bonne initiative que la première sortie officielle des Lions de l’Atlas hors football ait été consacrée à la visite du Centre pénitentiaire de Salé, avant celle d’un orphelinat à Tanger. Au-delà du symbole que représente ces deux visites, ce qui est mis en avant c’est la responsabilité sociale des Lions de l’Atlas.
L’appel au public d’éviter de siffler l’hymne national du Brésil, formulé par l’emblématique entraîneur de l’équipe nationale, vient aussi à point nommé pour déterminer le rôle du public dans la réussite de cette candidature. L’appel a été entendu, et c’est une bonne nouvelle, il faudra le renouveler pour tous les autres prochains matchs. Les présidents de fédération des pays que nous allons recevoir et qui vont voter n’apprécieront pas du tout cette vexation aussi inutile que stupide. Les associations de supporters qui brillent lorsqu’il s’agit de confectionner des tifos, d’encourager leurs équipe favorite et de défendre leurs droits doivent prendre conscience de leurs devoirs. Elles sont là aussi pour contribuer au respect des règles dans les stades et hors des stades.
Les supporters du Real Madrid qui ont accompagné leur équipe à Rabat en provenance de Madrid et d’autres villes européennes n’ont pas compris que leurs places, numérotées pourtant, étaient occupées par d’autres. C’est un couac qui ne remet aucunement en question l’excellence de l’organisation de la dernière Coupe du monde FIFA des Clubs, mais qui doit être corrigé très rapidement. C’est une affaire de discipline et d’encadrement par les associations de supporters qu’il faut associer rapidement à ce projet structurant et fondamental pour l’avenir de notre jeunesse.
Le Maroc a acquis une véritable avance au niveau des qualités morales et du comportement par rapport à d’autres voisins. Le comportement des supporters, soi-disant kabyles, à Alger n’a pas eu d’effets sur les traditions d’hospitalité du Maroc lorsque le WAC a reçu la JSK en match retour de Ligue des champions, samedi dernier.
C’est un bon point, il en faut d’autres. Les supporters sont là pour encourager leur équipe, déstabiliser l’adversaire au besoin, mais toujours dans le respect et le fairplay, c’est pour ça qu’il faut prendre conscience du rôle du supporter marocain dans la réussite de cette candidature et le préparer à l’organisation, inchallah, d’une belle et prometteuse Coupe du monde 2030.