La finale de la Supercoupe africaine, disputée il y a quelques jours entre Pyramids et la RSB (1-0), est venue nous rappeler qu’il manque encore quelque chose aux poulains de Mouine Chaabani. La défaite en elle-même, ce jour-là, n’a rien de honteux. A la limite, on peut penser qu’elle est anecdotique parce que le trophée en jeu n’est pas le plus prestigieux. En plus, Berkane jouait chez son adversaire, une équipe de Pyramids qui a gagné haut la main la dernière édition de la Ligue des champions et qui fait désormais partie de l’élite continentale.
Sur le papier, il n’y avait rien à dire. Mais ce qu’on a vu sur le terrain doit nous alerter. Attention.
Ce match, la RSB ne l’a pas joué. Hormis les premières minutes, les «Oranges» se sont cachés. Ils ont joué petits bras, acceptant la domination des Egyptiens, qui n’en demandaient pas tant. Ils ont donné l’impression de miser sur un bon 0-0 avant d’aller aux tirs aux buts et de se reposer sur d’éventuels arrêts miracles du keeper Munir. Ils avaient l’air aussi de chercher à limiter la casse, en attendant le retour à la maison…
Sauf qu’il n’y avait pas de retour. C’était un match unique, au finish, et il n’y avait aucun rattrapage possible. Il fallait tout donner, jeter toutes ses forces, et d’abord offensives, pour espérer gagner. Et le problème, c’est que la RSB n’a pas utilisé toutes ses armes offensives, jouant à l’économie, avec le frein à main…
Ceux qui suivent cette équipe savent que l’année dernière, déjà, elle avait multiplié les non-matchs à l’extérieur. Certes, cela ne l’a pas empêchée de gagner la Coupe de la CAF au final. Mais le doute était installé. Le coach tunisien avait formaté son collectif avec l’idée, très dangereuse, de tout donner à domicile et de se cacher à l’extérieur.
Cette recette ne peut pas fonctionner au niveau supérieur. Et la RSB évolue aujourd’hui au niveau supérieur.
Berkane, c’est ce qui se fait de mieux au niveau de la Botola. Elle ne joue plus la C3 mais la C1. Elle a des arguments et des moyens, mais elle doit encore franchir des paliers et gagner en confiance.
Hier, les joueurs de Chaabani ont ramené un bon nul de Libye (1-1, face à Al-Ahli). Ils sont en bonne position pour se qualifier à la phase finale de la C1, celle des groupes. Et ils le méritent tellement… Mais il va falloir qu’ils changent de mentalité, d’attitude, qu’ils se libèrent dans le jeu et qu’ils abordent chaque match pour le gagner.
Cela fait un moment que le club se développe à tous les niveaux et que l’équipe progresse. Ils sont en pleine croissance. Pour continuer de grandir, et pour éviter de faire de la simple figuration dans cette C1, Chaabani doit gagner en confiance et en ambition dans le jeu. C’est tout le mal qu’on lui souhaite parce qu’il a entre les mains un effectif de qualité, équilibré, en tout cas avec suffisamment d’armes pour forcer la décision même à l’extérieur. A bon entendeur…
