La nuit a été longue dans toutes les villes du Royaume. Et les scènes de liesse étaient légitimes tant les hommes de Mohamed Ouahbi ont dominé leur sujet lors d’une finale parfaitement maîtrisée. Le plan de match concocté par le sélectionneur des U20 a donné des ailes à ses poulains tout en muselant le potentiel offensif albiceleste. Comme tout au long du tournoi, les Marocains ont défendu pied à pied leur territoire avant de frapper avec des transitions d’une rapidité chirurgicale. Leur état d’esprit et la qualité du football proposé rappelaient par instants le Maroc du Qatar 2022, mais dans une version encore plus accomplie. Leur style résumait à merveille le credo de la légende de la boxe Mohamed Ali: Maamma and co ont volé comme des papillons et piqué leurs rivaux comme des abeilles.
Ce succès n’est nullement le fruit du hasard. Il s’inscrit pleinement dans la vision royale initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a érigé le sport, et le football en particulier, en levier de développement humain, d’inclusion, de cohésion nationale et de rayonnement international du Royaume. Cette vision s’est traduite par deux leviers majeurs: la modernisation des infrastructures (stades et centres de formation) et une politique d’excellence fondée sur la formation et la rigueur.
Dans ce cadre, l’Académie Mohammed VI constitue le vaisseau amiral de cette ambition. Depuis sa création en 2008, ce pôle d’excellence a formé des joueurs de classe mondiale. La cuvée championne du monde U20 en est la plus belle illustration: des talents tels que Zahouani, Essadak, Zabiri ou Khalifi sont issus de cette école d’élite où se conjuguent encadrement de haut niveau et infrastructures ultramodernes.
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Autre pilier essentiel: le Complexe Mohammed VI de Football, véritable cœur battant des sélections nationales. Inauguré par Sa Majesté le Roi, il offre des conditions optimales de préparation, terrains, centre médical, équipements de récupération, et sert de sanctuaire où les équipes forgent leur cohésion et leur discipline. C’est dans ce havre que les Lionceaux ont bâti leur unité et leur mental de champions.
La détection des talents issus de la diaspora marocaine complète cette stratégie gagnante. Grâce à un réseau de scouts en Europe, la FRMF a su convaincre les meilleurs jeunes évoluant en France, en Belgique, en Espagne ou aux Pays-Bas. Maamma, Haddad, Byar, Gessime, Baouf, Benchaouch ou encore Gomis incarnent cette ouverture et cette richesse identitaire qui donnent au Maroc une profondeur de banc unique sur le continent.
La Direction Technique Nationale (DTN), enfin, s’impose aujourd’hui comme une force de frappe structurée. Mohamed Ouahbi ou Nabil Baha symbolisent cette nouvelle génération d’encadrants marocains choisis pour leur rigueur, leur intelligence tactique et leur alignement avec le projet de jeu national. Désormais, toutes les sélections parlent le même langage footballistique: un jeu vertical, rapide, basé sur la transition et la créativité, en parfaite harmonie avec l’ADN du joueur marocain.
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Tous ces éléments démontrent que le triomphe de Santiago n’est pas l’œuvre d’une génération spontanée, mais la résultante d’une politique de long terme visant à installer le Maroc parmi les grandes puissances du football mondial.
Le millésime 2025 est un déclic. Il doit inspirer tous les jeunes footballeurs, les formateurs et surtout les dirigeants de clubs pour mettre fin à un football à deux vitesses. Le débat TGV Vs Grand Taxi n’a plus lieu d’être. Les dirigeants doivent changer de paradigme: privilégier une gouvernance durable à la logique du résultat immédiat. Leur mission est claire: accompagner la vision fédérale, investir dans la formation et croire en la jeunesse. Car, comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, «le plus difficile n’est pas d’atteindre le sommet, mais d’y rester».
















