Capitaine de fait, Capitaine de droit

Le maillot d'Achraf Hakimi.

ChroniqueAchraf Hakimi vient de fêter contre la République Centrafricaine sa 81ème sélection. Son nom figure désormais parmi le top 4 des joueurs qui ont le plus de caps chez les Lions de l’Atlas, derrière l’inamovible Naybet qui en totalise 115, le grand Faras et ses 94 apparitions entre 1964 et 1979, et Romain Saiss qui a pu totaliser 83 entre 2012 et 2024. La légende du joueur du PSG est en marche à tel enseigne qu’il pourrait bientôt faire coup double: Devenir le recordman des sélections et entrer dans le panthéon des capitaines qui ont marqué l’histoire de notre Équipe Nationale.

Le 17/10/2024 à 14h01

Certains grands capitaines ont marqué de leur empreinte la longue histoire des Lions de l’Atlas. Nos aînés dans la profession ont souvent mis en exergue le charisme de Feu Driss Bamous, leader du groupe qui a fait honneur au Maroc et à l’Afrique lors de Mexico 1970. Ses mêmes pionniers du journalisme marocain ont toujours loué le rôle de Faras, leader technique des héros d’Addis Abeba 1976. Pour notre génération, Zaki a aussi été un modèle de capitaine sur et en dehors du terrain. Enfin, pour les puristes, Naybet est le nec plus ultra. Engagé, sachant taper du poing sur la table pour recadrer ses coéquipiers ou défendre leurs droits, Noureddine a porté avec abnégation le brassard entre 1995 et 2006. Un record qui en dit long sur la personnalité exceptionnelle de l’ex-Wydadi.

Plus proche, Romain Saiss a plus été un leader silencieux et un fédérateur. Achraf Hakimi représente une synthèse presque parfaite de tous ces illustres capitaines. Depuis ses débuts en 2016, il a été un soldat modèle. Qui pourrait oublier ses yeux pétillant lors de sa première convocation en A. Relégué en tribunes, il déguste au Cap Vert ce moment pendant qu’un autre de ses coéquipiers, venu de l’Ajax, faisait la gueule pour n’avoir pas été inclus dans le groupe à Praia lors des débuts d’Hervé Renard.

A force de sérieux, il a gagné sa place de titulaire au poste d’arrière gauche devant le Mali en septembre 2017. Depuis lors il n’a plus quitté la tanière des Lions de l’Atlas. S’accommodant du management de Renard, de la personnalité particulière de coach Vahid ou du mode de gestion de Regragui, Hakimi a gagné ses galons de Capitaine de fait.

Il a tout d’abord été irréprochable sur le plan technico tactique, avant d’être un des éléments stabilisateurs dans le groupe. Il est devenu alors qu’il n’a que 25 ans le grand frère des Ezzalzouli, Akhomach, Diaz, etc. Avec lui, jamais de rictus des mauvais jours, ni de comportement borderline ou de geste qui peut déstabiliser le groupe et faire le buzz. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, Hakimi est toujours présent en Équipe Nationale.

Ce comportement exemplaire à eu son aboutissement aux JO de Paris. Capitaine de droit pour la première fois, Achraf s’est investi complètement dans cette mission servant de relais à la dyarchie Regragui/Sektioui. Buteur, passeur, rameutant ses troupes dans les moments de difficulté, il a prôné l’exemple à chacune de ses sorties sur le terrain.

Logiquement Walid Regragui lui a délégué maintenant le brassard des A. Il sera désormais son relais privilégié. Cette courroie de transmission de l’ADN des Lions de l’Atlas mode gagnants que nous avons découvert au Qatar, et que nous voulons voir gagner la CAN, 50 ans après le sacre orphelin de 1976.

En homme de défi, Achraf Hakimi est prêt à relever ce défi particulier, en attendant de devenir le guide des Lions de l’Atlas jusqu’en 2030 et même au-delà, et surtout de pulvériser le record de caps de Naybet. Un record qui lui tend les bras et qui pourrait être battu, si Dieu lui prête la forme et la santé à l’horizon 2028.

Par Amine Birouk
Le 17/10/2024 à 14h01