Historique, fabuleux, magnifique. Aucun superlatif ne peut résumer le sentiment de fierté que ressentent tous les Marocains qui ont vécu en apnée, quasiment toute la demi-finale Maroc-France, devant leur petit écran. Leur joie était telle que beaucoup d’entre eux sont sortis fêter cette qualification historique dans la rue. De Tanger à Lagouira, le sentiment de fierté qu’ils ont ressenti était à son zénith. Enfin, ce satané verrou des demi-finales a été brisé, après deux échecs douloureux lors du Mondial 2022 et des JO de Paris.
Ce succès repose sur quelques ingrédients qui résument l’ADN actuel des Équipes Nationales: la foi, l’humilité, l’abnégation, la rigueur et la fin des complexes qui ont miné tant de belles générations. Il est aussi le résultat d’une stratégie enfin payante, initiée par la FRMF, articulée autour de trois principes: la formation, le scouting des meilleurs talents en Europe et un projet de jeu conforme à la morphologie et aux qualités du joueur marocain.
Hier, face aux Bleuets, comme auparavant contre les joueurs de la Rojita, de la Seleção ou du team USA, les hommes de Ouahbi ont fait preuve d’un état d’esprit exceptionnel. Fidèles à la devise des mousquetaires, tous pour un et un pour tous, ils ont tout donné, n’économisant aucune course défensive, aucun tacle ni aucun dégagement. Ce mindset leur a permis de venir à bout des Français et de réussir une nouvelle performance magique.
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Des performances dans la lignée de l’épopée du Qatar ou des JO, qui prouvent au monde entier que le Maroc joue désormais dans la cour des grands. Cette habitude, très récente, met fin à nos sempiternelles complexes d’antan. Forcément, quelques vieux réflexes peuvent revenir, notamment chez ceux qui, comme un serviteur, ont collectionné les figurines Panini des Coupes du Monde entre la fin des années 70 et la fin des années 90 du siècle dernier. Jamais, dans nos rêves les plus fous, nous ne pouvions imaginer, ni assumer, que nos équipes nationales pouvaient aller au-delà du premier tour des Coupes du Monde. Dans ce logiciel périmé, battre le Portugal en 1986 puis perdre dignement devant l’Allemagne relevait du maximum atteignable.
La notion de «défaite victorieuse» faisait même partie de ce que l’on pouvait appeler les mythes fondateurs du football marocain.
Un storytelling désormais battu en brèche par la GenZ du foot. Celle qui regarde dans le blanc des yeux ses adversaires sans complexes, qui aborde chaque match à la fois avec humilité et culot, et qui les gagne avec une force tranquille qui force le respect.
Mais le meilleur est à venir, face à l’épouvantail de ce Mondial: l’Argentine, qui jouera quasiment à domicile, proximité oblige avec le Chili. Ce dimanche, une autre belle page d’histoire sera écrite. Il s’agira de notre histoire à toutes et à tous, celle qui mettra fin à nos peurs, nos appréhensions et nos vieux réflexes. Chaque Marocain, toutes générations confondues, jouera cette finale, que ce soit sur le rectangle vert ou derrière son écran. Tous communieront autour d’une seule et même idée: jouer, et surtout gagner, le match de toute une vie.







