Aucun sélectionneur national n’est à l’abri des impondérables d’une saison. Entre l’accumulation des matchs, aucun joueur n’est à l’abri d’une blessure ou d’un pépin physique. Les absences conjuguées de Hakim Ziyech et de Brahim Diaz sont dues à ce cas de force majeure. Pour les remplacer, coach Walid a rappelé Ismail Saibari. Le sociétaire du PSV Eindhoven devra assumer ses galons au même titre qu’un Bilal El Khannouss qui doit devenir, à terme, le dépositaire du jeu de la sélection nationale.
Une sélection qui a besoin de toutes ses forces vives et de potentiels en devenir. C’est le cas d’Osame Sahraoui qui confirme tout son talent avec Lille. Sahraoui aurait pu choisir de devenir le passeur attitré d’Haaland, ou le coéquipier préféré d’Odegaard. L’appel du coeur fera de lui le partenaire en attaque des Rahimi, El Kaabi et En-Nesyri.
La convocation de Sahraoui pour cette fenêtre FIFA d’octobre était de l’ordre de l’évidence, après l’officialisation par la FRMF de son changement de nationalité sportive. Celui de Reda Belhayane du Hellas Vérone est la petite surprise du chef. Formé à Nice, ce jeune milieu relayeur a fait son trou dans cette formation de Serie A. Son rendement lui a valu la confiance de Regragui, en attendant de titiller les tauliers de l’entrejeu comme Ounahi, qui a repris du poil de la bête depuis son transfert en Grèce.
La même logique prévaut dans le choix de quelques jeunes espoirs à l’instar de l’ex U17 Ait Boudlal en défense centrale, et d’Aznou qui se doit de confirmer sa première sélection devant le Lesotho. Le petit lutin du Bayern jouit pour le moment d’un crédit illimité qui oblige Regragui à laisser de côté Attiyat Allah et ne pas prendre en compte le match de Supercoupe d’Afrique XXL de Bentayeg. Enfin, la non convocation de Benabid, écarté par l’AS FAR pour des motifs disciplinaires, donne une chance à Chihab du MAS. Ce dernier a fait preuve depuis deux saisons d’un talent et d’une régularité à même de lui permettre de faire son trou en équipe nationale.
Maintenant, quelques zones d’ombres subsistent. Pourquoi convoquer un Harkass et laisser de côté un élément qui réunit des qualités de régularité de fiabilité comme El Yamiq? Quelles explications logiques peuvent justifier l’absence prolongée de Harit? Que doit faire un Hrimat, un Bellaamri ou un Zouhzouh pour mériter une chance d’être testé? Dans un pays où chaque citoyen a une fonction de sélectionneur officieux, les gouts et les couleurs ne se discutent pas. Walid Regragui a fait des choix qui peuvent susciter des débats sur la place publique. Mais dès que ces éléments entreront en concentration à Maâmora, tout débat pernicieux sur leurs mérites devra cesser, histoire de rappeler aux godillots de service, aux béni-oui-oui et aux esprits chagrins que l’Équipe nationale doit nous unir au-delà de nos choix personnels, de nos affinités et de nos convictions.