En quelques années, l’IPTV (ou télévision diffusée sur un réseau utilisant l'Internet Protocol), s'est érigé en boîte magique de piratage plébiscitée par les amoureux du football. En France, une étude de Hadopi, l'autorité chargée de la protection des droits sur Internet, a démontré qu’en 2018, près d'un quart des Français verserait dans l'illégalité pour regarder la télévision, rapporte le portail Sofoot du 10 septembre.
Selon la directrice juridique de beIN Sports. Caroline Guenneteau, le streaming des matchs est surtout légion dans les pays du Maghreb, mais cette tendance commence à se confirmer dans l’Hexagone, surtout en raison de la facilité déconcertante pour installer l’IPTV et son coût attractif.
Pour un coût annuel variant entre 30 et 100 euros en fonction des offres, les amoureux du ballon rond peuvent avaler des matchs par dizaines, en zappant entre beIN Sports, RMC Sport, Canal + ou encore Téléfoot. Le tout avec une qualité d'image souvent impeccable.
«Il faut avouer que le système en plug and play de l'IPTV, ça marche très bien. C'est très efficace. Je suis désolée de le dire, mais c'est à croire que ça fonctionne mieux qu'un système légal», souffle Caroline Guenneteau,
Pour faire valoir leurs droits auprès des fournisseurs de l'IPTV illégal, une douzaine d'ayants droit (TF1, Mediapro, RMC Sport, Canal, beIN, etc.) ont décidé de faire front commun en France, en montant une association intitulée l'APPS (Association pour la protection des programmes sportifs) qui regroupe tous les télé-diffuseurs de programmes sportifs, payants comme gratuits.
Parmi les moyens qu’offre un projet de loi défendu par ladite association, la possibilité aux ayants droit de saisir le juge afin d'obtenir une ordonnance dynamique autorisant le blocage ou le déréférencement de tout site diffusant illégalement une compétition sportive.
Une mesure qui sera dure à mettre en pratique quand on connait la capacité des pirates à changer les adresses mail et créer une multitude de sites miroirs. Pour le moment, la crise due au Covid-19 a imposé une trêve entre les deux belligérants. Mais ce n’est que partie remise.