La légende du Chabab Mohammedia et des Lions de l’Atlas, l’inoubliable feu Ahmed Faras, avait ouvert la voie en 1975. Après lui, le Maroc n’a cessé d’écrire son histoire: en 1985, Mohamed Timoumi, icône de l’AS FAR et des Lions, décroche à son tour le trophée. Un an plus tard, Badou Zaki, gardien du Wydad et héros du Mondial 1986, inscrit son nom dans cette lignée.
Il faut ensuite attendre 1998 pour voir Mustapha Hadji ramener le Maroc sur le toit du continent de nouveau, après une année brillante, portée par une Coupe du monde 98 remarquée.
Aujourd’hui, vingt-sept ans plus tard, le flambeau passe à Achraf Hakimi, cadre du PSG et pièce maîtresse des Lions de l’Atlas. «Il le méritait depuis bien longtemps. Il est resté motivé, constant dans le travail, que ce soit en sélection ou en club. Maintenant, on espère qu’à la CAN il ira encore plus loin», confie Mohamed Timoumi à Le360sport.
Le meilleur joueur africain de 1985 rappelle que l’aboutissement de Hakimi s’inscrit aussi dans un mouvement national: «Tout ce qu’il se passe au Maroc, c’est incroyable. Les résultats suivent à tous les niveaux: U17, U20, équipes A… Ce trophée valide ses efforts, ses courses, ses matchs. Il montre aux nouvelles générations qu’elles peuvent, elles aussi, devenir meilleur joueur africain».
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Même constat du côté de Badou Zaki, gardien légendaire et actuel sélectionneur du Niger: «Il le méritait depuis des années. En 2023, en 2024, et même cette année pour France Football, c’est lui qui aurait dû l’avoir. Sans lui, Paris n’aurait pas gagné la Ligue des champions».
Pour Timoumi, la statuette vient couronner un travail de fond. Pour Badou Zaki, elle n’en est que le reflet: «Ce n’est pas le trophée qui donne de la valeur au joueur, c’est le joueur qui donne de la valeur au trophée. Il n’a jamais lâché, même quand Lookman l’a eu en 2024 ou Osimhen en 2023. Il a évolué, progressé, et c’est l’archétype de celui qui a un objectif et qui l’atteint».
Achraf Hakimi remporte le Ballon d'Or africain 2025. FRMF
Touché par le nouveau sacre de Yassine Bounou comme meilleur gardien africain après celui de 2023, savoure aussi cette continuité: «Bounou est pour moi le meilleur au monde, pas seulement en Afrique. Comme Hakimi, il aurait dû être premier au classement de France Football».
Le dernier rempart historique du football marocain ne peut s’empêcher de repenser à son sacre: « Ce n’est pas facile de gagner le Ballon d’Or africain en étant gardien. Il faut rivaliser avec ceux qui marquent des buts. Pour moi, la CAN puis le Mondial m’ont aidé à m’illustrer. C’était un rêve».
«Même si le prix est individuel, il porte la réussite du collectif»
— Mustapha Hadji
De son côté, l’avant-dernier Ballon d’Or marocain, Mustapha Hadji, salue une réussite autant individuelle que collective: «Hakimi est constant depuis 5–6 ans au sommet de son art. Statistiquement c’est exceptionnel. Mais même si le prix est individuel, il porte la réussite du collectif. On ne réussit pas seul dans le football».
L’ancien numéro 7 de la Tanière se souvient du poids symbolique du trophée: «À mon époque, affronter une équipe avec un Ballon d’Or, ça changeait le respect. Maintenant, c’est à son tour d’incarner ça».
Timoumi, Badou Zaki et Hadji s’accordent sur un même constat: le Maroc n’a pas fini de produire des étoiles: «Avec les talents qui arrivent, normalement on devrait en avoir deux ou trois par décennie. Le Maroc est sur la bonne voie.», conclut Mustapha Hadji.
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Enfin décoré individuellement, Achraf Hakimi s’inscrit dans une trajectoire exceptionnelle, déjà remarquable sans ce trophée.
Désormais reconnu officiellement comme meilleur joueur africain de l’année, il entre dans une nouvelle dimension, celle des légendes du football marocain, africain et mondial.
Comme un écho au parcours de feu Ahmed Faras, sacré en 1975 avant d’offrir au Maroc son premier,et à ce jour dernier, sacre continental lors de la CAN 1976. Et si, un demi-siècle plus tard, Hakimi et les Lions de l’Atlas marchaient sur ses traces?
Achraf Hakimi. Le360




























